mercredi 13 septembre 2017

Les Mercredi de la Culture - Seven Sisters - Critique


 
Seven Sister est un film de science-fiction d’anticipation dans un univers dystopique.

Dans un futur proche, face à l’explosion démographique, des nouvelles techniques de cultures sont mises en places pour pouvoir subvenir aux besoins d’une population sans cesse croissante.

Cependant, un effet secondaire non négligeable point le bout de son nez, la grande majorité des grossesses donnent naissance à des jumeaux, triplés, voir encore plus. Ce qui alimente encore plus la crise démographique.

Une loi est alors passée autorisant uniquement un enfant par couple et cryogénisant les éventuels frères et sœurs pour quand l’avenir sera meilleur.

A la même époque, une femme donne naissance à des septuplés et meurt en couche. Le grand père des sept petites filles décide de toutes les garder et met en place tout un système où chaque fille ne sortira que le jour correspondant à son nom.

30 ans plus tard, nous suivons donc le quotidien de Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi et Dimanche dans un monde où une police des naissances opère dans la plus pur tradition dystopique et pourchasse les frères et sœurs excédentaires

Pffff… c’est bien long pour un pitch… Ce que je viens d’écrire correspond aux cinq premières minutes du film.

Et cela se ressent par la suite dans le film.

Seven Sister est un film très riche et ambitieux.

Il y a une vraie maîtrise dans la direction de Noomi Rapace (Millenium, Prometheus…) qui joue les sept sœurs. Aussi bien au niveau technique qu’au niveau du design des sœurs (qui permet ainsi de les distinguer et de s’y attacher), le film fait un sans-faute et on a vraiment l’impression d’avoir 7 actrices identiques.

L’histoire simple (le train-train quotidien des sœurs est perturbé et elles cherchent à comprendre ce qu’il se passe) est intéressante et permet à travers le voyage des sœurs de profiter de l’univers.

A ce titre, le film est cohérent avec le pitch de base, toutes les scènes de rue sont filmés avec une foule permanente, le rat est devenu un met de base, bref on sent la surpopulation à chaque coin de rue.

Et dans même idée, l’oppression permanente d’un gouvernement cherchant à contrôler sa population par la propagande, la peur et la violence se font aussi bien ressentir.

Mais alors pourquoi ai-je l’air mitigé ?
 
Et bien c’est un petit peu comme dans un plat, additionner plusieurs bonnes choses qui ont l’air de bien se marier ensemble peut donner un résultat un peu trop lourd et qui tombe à plat.


Et je trouve que c’est le cas avec Seven Sisters, le film est bon mais dès qu’on le regarde d’un peu trop près il y a des choses qui ne marchent plus et quand à la tag-line que l’on voit un peu partout « Vous ne devinerez jamais la fin ! » elle devrait être assortie d’un astérisque *sauf si vous avez déjà vu un film d’anticipation dystopique et lu un polar ou deux.


Avant de passer à la partie où je spoile le film, voici mon avis, Seven Sisters est un bon film, beau et avec une belle DA. Le challenge d’avoir 7 personnages identiques à l’écran est un succès mais le film souffre de lourdeurs et de points un peu léger dans l’univers pour en faire un grand film.

Et Noomi Rapace est excellente dans son interprétation et ses personnages.
 

ATTENTION ÇA VA SPOILER !!!

En effet, pour ma part, dès le début je n’y croyais pas. Si le gouvernement à les ressources pour cryogéniser des millions de personnes et les maintenir en stase pendant des années pourquoi ne pas utiliser ses ressources pour autre chose.

Ainsi très vite, j’ai compris que la cryogénie était un synonyme d’euthanasie dans ce cas. A partir de là, je me suis demandé où le gouvernement trouvait le stock de psychopathes capable de tuer des millions de personnes sans que cela ne s’ébruite jamais.

Autant le truc serait en place depuis quelques temps, pourquoi pas… mais là ça fait plus de 30 ans que ça dure.

Je comprends bien que pour faire un film de ce genre il faut admettre certaine chose mais là en repensant au film je me rends compte que c’est un peu trop pour moi.

 
Après ce n’est pas forcément un gros défaut, Equilibrium que j’aime beaucoup a le même genre de problème mais comme dit plus haut c’est ce qui fait rater la marche de grand film comme peut l’être Bienvenue à Gattaca dans le même genre.

 
Cependant, le film réussit à avoir une très bonne fin. Elle est déprimante et moralement dérangeante et très loin d’un happy end ce qui aurait dénoté avec le ton du reste du film.

 En effet à la fin, le système s’effondre et les naissances sont à nouveau dérégulées. Après un speech de la « méchante » à la fois très juste et totalement horrible qui en gros annonce que la fin de la régulation c’est la fin de l’humanité et que si elle n’avait pas été démasquée elle aurait « tué » encore plus de monde car la survie de l’humanité passe par une diminution de la population, on passe sur une maternité surchargée en enfant au point que cela devienne effrayant mais avec le sourire de personnages voyant leur jumeau sur le point de naître.

 C’est une fin qui laisse un gout particulièrement amer… On ne peut pas cautionner les actes du gouvernement mais en même temps on se rend bien compte que sans régulation l’avenir est très sombre.

Je trouve que l’on peut tirer des parallèles entre cette situation et des problèmes de notre quotidien.

Et en cela, le film en tant que film de science-fiction d’anticipation est une réussite à mes yeux.

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