lundi 4 août 2014

Le 51 – Jeu de carte maison

Avant toutes choses, je tiens à dire que ce jeu n’a absolument aucun rapport avec la boisson éponyme. Vous pouvez donc ranger vos bouteilles de jaunes et vous installer tranquillement autour du tapis de carte pour apprendre à jouer à un jeu rapide, convivial, amusant et compétitif !

Nombre de joueurs :

3 à autant qu’on veut.
En pratique, je conseille un minimum de 4 joueurs et au-delà de 12 joueurs ça devient long surtout pour la distribution.

Matériel :

1 couleur (Pique, Trêfle, Cœur ou Carreau) de 13 cartes par joueur.
A 4 cela fera un jeu complet, à 8 deux jeux, etc…
Pour 5 joueurs, il faut prendre un jeu complet et ajouter une couleur d’un autre jeu.

Règle :

Distribuer 13 cartes par personnes (soit la totalité des cartes).

Le donneur commence à jouer et la première manche se joue dans le sens des aiguilles d’une montre.

On additionne la valeur numérique des cartes joué par chaque joueur tout à tour.

Il est interdit de faire 51 et plus. (On peut faire 50 mais pas au dessus).

Les figures (qui n’ont pas de valeurs numériques) ont une valeur spéciale :

-          Valet -25
-          Roi -10
-          Dame 0

C’est donc grâce aux figures que l’on peut éviter d’atteindre 51.

On continue à joueur jusqu'à ce qu’un joueur n’ait pas de carte en main lui permettant de ne pas atteindre 51. Le joueur est alors éliminé sans poser et le joueur suivant doit jouer toujours avec le même total. On continue comme cela jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un joueur ou que les joueurs restants n’aient plus de cartes en main.

Le premier joueur éliminé encaisse (N-1)*2 points de pénalités (N étant le nombre de joueurs). Le montant de points de pénalité est diminué de 2 pour chaque éliminé suivant jusqu'à atteindre 0 pour le dernier joueur en jeu.

Ex à 6 = le premier éliminé encaisse 10 pts, puis 8 pour le second éliminé, puis 6, puis 4, puis 2 et finalement 0 pour le dernier.

Si jamais à la fin de la manche, il reste plusieurs joueurs en jeu alors ils se partagent les points de pénalités restant.

Ex 3 joueurs terminent la manche : Il reste 4 points et 2 points à distribuer. Ce qui donne un total de 6, comme il y a 3 joueurs cela fait au final 2 points de pénalités par joueurs.

Voici un petit tableau pour les cas courants :
Nombre de joueurs survivants
Nombre de points de pénalités par joueurs survivants
2
1
3
2
4
3
5
4
6
5


Le joueur à gauche du donneur devient le nouveau donneur. Il distribue à nouveau les cartes, commence à joueur et cette fois ci le jeu se déroule dans le sens anti horaire.

On change de donneur et de sens de jeu à chaque manche.

En début de partie, les joueurs fixent un nombre de point de pénalités maximum. Dès qu’un joueur atteint ce total, il est éliminé de la partie. On retire une couleur du jeu et on continue.

Si on arrive en situation de duel il faut aussi enlever les valets. (Il reste alors 24 cartes)

Exemple :
Il  y a 4 joueurs
J1 joue un 9 – Total 9
J2 joue un 8 – Total 17
J3 joue un 8 – Total 25
J4 joue un 10 – Total 35
J1 joue un 5 – Total 40
J2 joue un 9 – Total 49
J3 joue un 1 – Total 50
J4 joue une Dame – Total 50
J1 joue un Roi – Total 40
J2 joue un 10 – Total 50
J3 joue une Dame – Total 50
J4 n’a plus de figure, il ne peut plus jouer. Il est éliminé. Le Total reste à 50 et il encaisse 6 points de pénalités.
J1 joue un Valet – Total 25


Voilà pour les règles, elles sont simples et facilement compréhensibles. La partie la plus « compliquée » est la gestion du score.

A priori, le jeu peut sembler assez aléatoire. La première manche est en général un grand bazar où chacun essaie de s’en sortir et qui finit dans le sang et dans la douleur.

Cependant, après la première manche, un classement commence à apparaître entre les joueurs et c’est à partir de là que le jeu commence vraiment. En effet il est conseillé aux personnes en fin de classement de chercher à viser ceux qui sont en train de gagner pour essayer de leur faire encaisser un maximum de points de pénalités. Ce n’est pas un exercice facile et il y aura souvent des dégâts collatéraux. Mais bien organisé, il est tout a fait possible de faire la peau au leader en restant relativement protégé même si l’on a pas beaucoup de figures.

A ceux qui pourraient dire que c’est une forme d’anti-jeu, c’est tout le contraire. L’intérêt du jeu est dans cette situation et cette coordination. Sachant que le classement peut bouger très vite, la cible change assez régulièrement.

C’est aussi pour ça que l’on change de sens de jeu à chaque manche. Cela permet d’éviter l’acharnement systématique d’une personne sur une autre.

Pour conclure, voici la légende entourant la création de ce jeu par mon père que l’on nommera Pomme et son meilleur ami Tainso :

« Au lieu de réviser pour leur brevet/bac, Pomme et Tainso jouaient aux cartes. Ils passaient d’ailleurs beaucoup plus de temps à cela qu’à réviser.  
Une après midi, alors qu’ils jouaient chez Tainso discrètement, le grand frère de celui-ci finit par débarquer dans la chambre. Il surprit les deux garçons les cartes à la main et curieux leur demanda à quoi il jouait et si il pouvait se joindre à la partie.
Pomme et Tainso s’échangèrent un regard. Ils se comprirent tout de suite, ils ne voulaient pas du grand frère avec eux. C’est alors que Pomme jeta une carte sur le tas devant lui et annonça :

-         -  41+6 ça fait 47 à toi. On joue à un jeu qu’on a inventé.
-         - Hmmm, 47+2 ça fait 49. A toi Pomme, enchaina Tainso.
-         -  Argl 49, bon je mets un roi, ça fait moins 10, donc  39.
-         -  Ok, +5, ça fait 44.
-         -  Bim +5 aussi 49.
-         -  Et 2 ça fait 51…
-         -  51 tu as perdu !!!

Devant ce jeu à l’apparence aléatoire, le grand frère fini par battre retraite tandis que Pomme et Tainso purent reprendre leur vrai jeu.
Cependant, cette mascarade avait planté une germe dans leur tête et ils finirent par développer le concept pour en faire un jeu complet »

Pour l’anecdote, à l’époque où mon père arpentait les bridges club de France et de Navarre et qu’il apprenait le jeu à différentes personnes, il lui est arrivé une fois que quelqu’un essaie de lui apprendre le 51.


Et pour conclure, pour tous ceux qui aime bien troller un peu ou joueur la carte de la provocation, quand vous expliquer les règles et en particulier la valeur des figures dites bien « La dame elle vaut rien.. » cela vous attirera immédiatement les foudres de certaines personnes autour de la table. Ne dites rien, faites les jouer et ils se rendront compte que la Dame est la carte la plus puissante du jeu.

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