mercredi 12 mars 2008

L'avenement - Chapitre 7

Chapitre 7 :

Dans l’ombre de la gloire



Un jeune homme blond, vêtu intégralement en noir, descendait d’un pas vif les marches mal éclairées d’un escalier en colimaçon qui s’enfonçait dans les entrailles de la terre. Il atteint finalement un niveau, il ouvrit une lourde porte de chêne et entra dans ce qui semblait être un laboratoire. L’air était lourd de fumée et autres substances inhabituelles. La pièce était un gigantesque capharnaüm, des établis, des parchemins, des fioles et autres objets étaient éparpillés un petit peu partout. Au fond de la pièce un grand brasier crachait flamme et lumière dans la pièce tandis que des alambics gargouillaient sur leur table. Le jeune homme fit quelque pas dans la pièce et se dirigea vers un bureau qui croulait sous des monceaux de parchemins. Derrière lui, dans la pièce se levaient petit à petit des formes humanoïdes, des squelettes humains. Les morts vivants firent un cercle autour du jeune homme et patientèrent. Le jeune homme fouilla un moment dans les parchemins avant de finir par en extraire un, ainsi qu’une amulette. Il semblait très excité, presque fébrile. Il donna d’une voix sèche mais encore marqué par la jeunesse des ordres aux morts vivants. Ceux-ci s’ébranlèrent dans un cliquettement d’os et accomplirent leur devoir. Ils rassemblèrent plusieurs objets sur une table en bois. Le jeune s’installa en face de ses objets et commença par remplir une coupe en argent avec plusieurs liquides étranges. Il rajouta ensuite d’autres éléments prit dans différents bocaux. Quand il sembla enfin satisfait par l’immonde mixture, il se mit à incanter d’une voix douce et mélodieuse à un tempo lent. Son incantation résonna dans l’atelier tel un requiem. La température baissa de quelques degrés. Il finit par s’ouvrir un doigt et versa une goutte de sang dans la coupe. Il plongea ensuite l’amulette dans la coupe et instantanément un gros nuage de fumée s’en échappa mais au lieu de se dissiper dans l’air, il resta au dessus de la coupe s’épaississant de plus en plus. Le nuage gardait une forme parfaitement sphérique et bientôt en son centre apparut un motif. Au début on ne faisait pas vraiment la distinction entre le motif et le nuage mais rapidement le jeune homme put distinguer les pavés d’une pièce qui lui était familière. Il s’agenouilla et baissa les yeux et resta comme ça un moment quand soudain une voix sépulcrale résonna à ses oreilles :


  • Que veux tu ? Pourquoi me déranges tu ?

  • Maître, j’ai des nouvelles qui pourraient grandement vous intéresser. Le Hierarke marche de nouveau parmi les mortels.

  • Je le savais déjà, Sir Knives, j’ai sentit Sa puissance quand il revint dans ce monde, répondit la voix d’un ton presque dédaigneux.

  • Mais savez vous qu’Il est séparé de son trident en ce moment ?

  • … Non… Je ne le savais pas… Dites m’en plus Sir Knives, dit la voix intriguée.

  • Voilà maître, il semblerait qu’entre sa réincarnation et son éveil, un voleur lui ait subtilisé le trident.

  • Très intéressant, continuez…

  • Pour le moment, il n’a toujours pas retrouvé son trident et il semble ne pas avoir pris la bonne piste. Par contre pour ma part je sais où se trouve le trident et j’ai déjà envoyé des hommes à sa recherche.

  • Toute mes félicitations, Sir Knives, vous avez accomplit votre devoir à la perfection, je suis heureux de vous avoir enseigné mon art. Relèvez vous, je vous prit.


Knives se redressa et regarda dans la sphère de fumée. Il y distinguait la salle du trône de son maître et au centre de celle-ci, siégeant sur un trône d’os, se trouvait son maître. La grande forme émaciée vêtue d’une toge noire rehaussée de motif en argent se tenait droite sur le trône. Son visage était masqué par la capuche de sa toge, seuls ses deux yeux rougeoyant ressortaient et fixaient intensément Knives. Une main cadavérique était posée sur l’accoudoir du trône et ses longs doigts noueux tapotaient doucement l’accoudoir.


  • Maintenant, écoutez moi attentivement Sir Knives, dit lentement la créature encapuchonnée.

  • Oui maître, répondit Knives dévotement.

  • Le Hierarke ne peut continuer à exister. Comme vous le savez, il a bannit l’ordre de la nécromancie et à rendue son usage illégal. Même maintenant, de longues années après sa mort, j’ai dut vous enseignez clandestinement mon savoir. Cet être est un fléau qui ne respecte rien. Dès que votre formation a été terminée, je vous aie chargé d’enquêter sur lui. Et vous avez obtenu de brillants résultats. Vous êtes certainement la personne qui connaît le mieux cet être après moi. Cependant, il vous reste encore beaucoup à apprendre. Vous savez par exemple que sans Son trident Sa puissance s’amoindrit mais vous ne savez pas dans quelle mesure. Et bien sachez Sir Knives que sans Son trident Il redevient mortel, Il perd une part des bénéfices des âmes qu’Il a absorbé par le passé en bref, Il revient à notre porté. Si je vous ait demandé de faire ce travail c’est dans un but bien précis. Je savais qu’un jour Il reviendrait, alors j’ai formé une jeune personne à mon art pour qu’il puisse devenir mon agent et subtiliser le précieux trident. Ainsi il aurait été possible d’assassiner ce monstre. Mais une part du travail a déjà été accomplie et maintenant il ne nous reste plus qu’à l’empêcher de remettre la main sur le trident et à l’éliminer.

  • Très bien maître, je m’en charge.

  • Du calme Sir Knives, vous ne savez pas encore à qui vous avez à faire. Il reste beaucoup plus puissant que vous, même affaiblit. Je me chargerai de récupérer le trident. Vous irez recruter des mercenaires, trois ou quatre, les plus puissants que vous trouverez et vous vous en servirez pour l’affaiblir, l’user. Pendant ce temps vous l’observerez pour trouver ses faiblesses. Une fois qu’il n’y aura plus de mercenaires, vous le mènerez à moi et alors grâce à son trident, vos informations et nos talents, nous le vaincrons et récupérerons toute sa puissance. Alors la nécromancie pourra de nouveau régner sur ce monde.

  • Oui maître, acquiesça Knives, mais puis je me permettre de vous poser une question ?

  • Oui je vous écoute ?

  • De quel genre de mercenaires ai-je besoin maître ?

  • Et bien je vous conseille un ou deux puissants guerriers capables de résister à ses coups et à l’affaiblir mais suffisamment brutal pour ne pas se rendre compte de leur sacrifice. Ensuite, je prendrais un roublard ou deux qui lui empoisonnerai la vie sans se faire remarquer. Mais oubliez les voleurs, Il les repère facilement.

  • C’est noté maître.

  • Parfait, dit la forme d’un ton sec, et sache que si vous réussissez je vous élèverais au même statut que moi.

  • Ce serait un honneur maître.

  • Laissez moi maintenant, vous avez du travail Sir Knives.

  • Bien maître.


L’image disparut et le nuage se dissipa comme s’il n’avait jamais existé. Knives poussa un léger soupir de contentement. Il allait enfin pouvoir gravir les derniers échelons de la nécromancie. Il ordonna aux squelettes de ranger le laboratoire et il gravit l’escalier en colimaçon en direction de ses appartements. Il avait besoin de préparation avant cette dernière épreuve. Knives ouvrit la porte d’ébène de sa chambre et se dirigea vers une grande armoire. Il prit un justaucorps de cuir noir avec des boutons en argent en forme de crâne et un pantalon de cuir noir. Il se saisit ensuite un grand manteau de cuir noir dans la penderie. Celui-ci avait une grande épaulière en acier sphérique sur l’épaule droite et était pourvu de très nombreuses poches dissimulées à divers endroits. Knives le contempla un moment et se souvint des nombreuses fois où ce vêtement lui avait sauvé la vie. Depuis son premier usage, il l’avait maintes fois amélioré, rajoutant des poches secrètes, des emplacements d’armes, des sortilèges et dernièrement maintes protections magiques. C’était un de ses chefs d’œuvres et il en était très fier. Il se changea rapidement et remplit ses poches d’ingrédients, de dards empoisonnés, de petits objets enchantées et autres ustensiles magiques.

Il passa devant un miroir et prit le temps de s’observer un instant. Ses cheveux blond clair, doux et soyeux, lui encadraient parfaitement le visage ; un visage d’ange, délicat, bien dessiné, sans défaut, avec deux petites fossettes aux coins des joues quand il souriait. Il plongea son regard dans celui de son reflet et fit passer tout un panel d’émotion dans ce regard bleu acier : gentillesse, peine, amour, haine, déception, surprise et repris finalement son regard usuel, un regard froid, sans vie, sans émotion, un regard inhumain et il en sembla très satisfait. Knives sortit de sa tour et alla dans la petite écurie qui jouxtait la tour. A l’intérieur, se trouvait une seule bête : un cheval noir aux yeux de braises. Knives s’approcha de lui et la bête manifesta une vive colère. Ses yeux s’enflammèrent et elle se cabra sur ses pattes postérieures et chercha à frapper violement Knives avec ses quatre pattes antérieures mais elles frappèrent une barrière magique qui les repoussèrent sans difficulté. La bête retomba sur ses pattes et jeta un regard haineux à Knives. Celui-ci esquissa un sourire mauvais et prononça quelques paroles magiques avant d’ouvrir l’enclos. Il pénétra dans l’enclos et repoussa du pied les carcasses des animaux que la bête dévorait quotidiennement. Cet animal était là depuis longtemps et il n’avait réussi à la dresser que par la magie. En dépit de toute sa haine la bête ne put rien faire et se laissa docilement seller. Son regard restait néanmoins insoumis et la tristesse de la captivité se mêlait avec la haine qu’elle ressentait envers son tourmenteur. Knives la mena hors de l’écurie et commença à charger la bête tout en s’assurant qu’elle était sous son contrôle.

Il ne put s’empêcher d’admirer le jeu des muscles sous la peau de l’animal, l’organisation musculaire des six membres tout simplement parfait. C’était grâce à cela que cette bête sortait du rang de créature de foire à celui de véritable exploit. Elle était capable de galoper toute une journée sans signe de fatigue et cela à une vitesse bien supérieure à celle d’un cheval normal. Elle se nourrissait de tout avec une préférence pour tout ce qui se rapproche de la viande et elle était surtout capable de se défendre. Une nuit, il avait oublié de fermer correctement l’enclos et une horde de loup avait pénétré l’écurie. Il avait retrouvé les cadavres des prédateurs à moitié dévorés dans l’écurie et la bête ne semblait même pas avoir été blessé. Malheureusement, elle avait très mauvais caractère et sans enchantements adéquats, elle le dévorerait aussi sûrement qu’elle avait dévorait les loups.

Il finit de préparer ses affaires, pris quelques vivres et monta sur le dos de la créature. Il jeta un œil sur sa tour, une tour de plus de 30 mètres que lui avait donné son maître en même temps que la monture. Il frappa du talon les flancs de la créature qui partit instantanément au galop. Il traversa les ruines de l’ancienne capitale en quelques minutes et quand il quitta la désolation de ces terres, il tourna bride vers la grande ville la plus proche où il savait qu’il pourrait trouvait des mercenaires. Les cheveux dans le vent, il filait à toute vitesse un sourire mauvais sur le visage.

Au même moment, à des kilomètres de là, le maître de Knives observait la même fumée disparaître. Il profitait pleinement de ses quelques instants. Il esquissa même un sourire chose qu’il pensait avoir oublié depuis plus d’un siècle. Son visage peut habitué a ce genre d’exercice émit une protestation et une fissure apparut le long de la joue du maître. Mais celui-ci depuis longtemps insensible à la douleur ne le remarqua même pas. Il était trop heureux. Il allait enfin avoir sa vengeance et si tout se déroulait comme prévu, ce qui, et il en était pleinement conscient, avait peu de chance de se produire, il n’aurait même pas à lever le petit doigt. Il allait même obtenir plus que de la vengeance, il allait aussi obtenir le pouvoir et le retour des mort-vivants sur ce monde. Mais il devait quand même se tenir prêt. Thsczyikhaar l’avait déjà une fois abusé et cela ne devait pas se reproduire. Heureusement, cette fois c’était lui qui avait les cartes en main et il ne se laisserait plus surprendre. Thsczyikhaar était très fort, très intelligent, très puissant, impitoyable, sans sentiment mais il était aussi trop sur de lui et il avait commis l’erreur de mettre son pouvoir dans un objet. Et la chance était que cet objet, le maître l’avait aidé à le concevoir et qu’il en connaissait donc toutes les faiblesses.

Le trident de Thsczyikhaar est une arme d’une incroyable puissance. Il est capable de fendre la roche et le métal sans effort. Il donne à son possesseur de nombreuses protections et autres capacités magiques. Chaque fois qu’une créature meure sous ses coups, le trident donne naissance à une créature immonde mais elle-même très puissante. Sans oublier que outre les blessures qu’il inflige son simple contact est mortel pour la plupart des êtres vivants et qu’il à une fâcheuse tendance à voler les âmes de ses victimes et d’en donner la puissance au porteur du trident. En parlant d’âme, il ne faut pas oublier de citer les trois âmes démoniaques enfermées dans l’arme qui sont source de pouvoir permanent pour celui qui tient cette arme. Malheureusement, il n’y a qu’une personne capable de tenir cette arme sans mourir ou devenir fou. Enfin, c’est ce que toutes les personnes qui connaissent le trident pensent. Le maître sait comment tenir le trident et en tirer du pouvoir. Et surtout il sait comment faire sortir le pouvoir du trident et se l’approprier.

Voilà son objectif : s’approprier le pouvoir du trident. Une fois le pouvoir démoniaque du trident et son pouvoir nécromant fusionné, il serait la créature la plus puissante de la création. Il était impatient de cet instant et savait déjà ce qu’il ferait de son pouvoir. Thsczyikhaar l’avait pris pour un minable nécromancien de seconde zone et l’avait abandonné sitôt son pouvoir acquis mais lui n’avait pas oublié et il préparait son plan depuis de très longues années. Il avait gagné en puissance, avait changé d’état et il avait même appris les talents de son ennemi. Il avait formé ensuite un disciple spécialement pour combattre Thsczyikhaar. Un disciple doué pour la nécromancie, le subterfuge et aussi pour la magie guerrière de Thsczyikhaar et tout cela suivant la méthode de Thsczyikhaar. Méthode qui permet de lancer ses sorts sans paroles, d’une seule main et en portant une armure. Voilà qui serait une leçon pour celui qui se croyait si fort. Thsczyikhaar allait pouvoir contempler ses faiblesses et en mourir. Le maître trouvait cette idée particulièrement cocasse.

Il se leva lentement de son trône et se dirigea vers son laboratoire. Il devait préparer sa défense en cas de petits problèmes dans le plan et connaissant sa proie il lui semblait plus que probable que des petits problèmes se présentent, voir de gros problèmes. Il lui fallait donc mettre en service au plus vite des gardes du corps solides et sacrifiables. Le maître allait avoir du travail aussi mais il espérait bien que ce serait inutile. Il était trop près du but pour se permettre d’être imprudent ou fainéant.

La liche s’engouffra dans son antre et commença les rituels impies qui lui permettraient de ramener des guerriers mort-vivants à son service.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon, ça y est j'ai fini le chapitre 7... J'aime toujours autant, on en apprend un peu plus et on voit différentes mouvances se mettre en place...
A Bientôt!

Scykhe a dit…

Merci,
Quand j'ai commencé à écrire cette nouvelle je ne savais pas encore trop quoi faire comme opposant à TTH. Après une série de lecture test, on m'a souvent dit que justement TTH manquait d'opposant réellement intéressant. C'est à partir de là que j'ai décidé de faire des chapitres à part entière sur les ennemis de TTH.