mercredi 19 mars 2008

L'avenement - Chapitre 8

Chapitre 8 :

Un matin de course


Le soleil filtrait par la fenêtre et venait éclairer légèrement la chambre. Thsczyikhaar était assis dans son lit. Il était réveillé depuis longtemps mais il ne voulait pas bouger pour ne pas gêner la petite elfe. Il l’observait dormir tout en se repassant de vieux souvenirs en mémoire. Sarah était très belle et il était déjà évident qu’elle serait une très belle femme dans quelques années. Son visage était fin, allongé et légèrement triangulaire. Des cheveux d’or lui coulaient sur les épaules et un superbe regard d’un vert émeraude apportait une touche de plus à ce visage. Comme tout elfe, elle avait cette grâce naturelle si envoûtante mais elle n’avait pas la touche d’arrogance habituelle aux elfes. Au contraire, elle était pleine d’innocence et de bonté. En d’autre temps, Thsczyikhaar l’aurait considéré faible et l’aurait abandonné mais il avait besoin de compagnie et cette jeune elfe lui plaisait. Et elle lui rappelait sa fille perdue.

Sarah s’agita un peu et ouvrit ses deux grands yeux auscultant la pièce un peu inquiète puis elle vit Thsczyikhaar et son visage s’illumina alors d’un grand sourire :

  • Bonjour tonton TTH, tu as bien dormi ? demanda t elle d’une voix encore un peu endormie

  • Très bien et toi ?

  • Très bien aussi, ça faisait longtemps que je n’avais pas dormi dans un lit aussi douillet.


Elle se leva d’un bond et à la manière d’un petit chat, elle s’étira de tout son long. Thsczyikhaar l’observa avec un petit sourire. Il se leva aussi et entreprit de s’habiller. Il entendit un faible grattement à la porte et reconnut le signal convenu avec ses petits protégés.


  • Assied toi à table Sarah, le petit déjeuner arrive.

  • D’accord tonton, dit elle en souriant avant de s’asseoir sur la chaise en bois devant la table encore vierge.


D’un petit geste de la main Thsczyikhaar fit s’ouvrir la porte et un plateau entra dans la pièce comme s’il était en train de léviter. Sarah regarda le plateau avec de grands yeux puis elle remarqua des petites formes colorées sous le plateau. Elle vit une multitude de papillons multicolores en train de porter le plateau. Elle fixa le plateau qui se dirigeait vers elle et quand celui-ci fut à côté de la table, un groupe de papillon se détacha et commença à porter le bol, les tartines et tous se qui se trouvait dans le plateau devant Sarah. Elle les regarda faire complètement ébahie si bien qu’elle ne vie pas que pendant ce temps un autre groupe de papillons était entré par la fenêtre avec des fleurs fraîches. Ainsi elle fut très surprise lorsque ceux-ci posèrent les fleurs tout autour d’elle. Elle se mit à rire d’un rire cristallin et observa les papillons continuer leurs danses car une fois qu’ils eurent finit le service, ils se mirent à faire des arabesques dans les airs et autres figures. Puis ils finirent par tous se poser devant le petit déjeuner.

Sarah était aux anges devant ce spectacle, elle se tourna vers Thsczyikhaar avec un grand sourire :


  • Tu élèves vraiment des papillons !!! s’exclama t elle

  • Bien sur, répondit calmement Thsczyikhaar

  • Je ne t’avais pas crut tonton, je croyais que c’était encore une histoire que racontent les grands pour impressionner les enfants. C’est trop joli !

  • Merci ma puce, c’est pour toi qu’ils l’ont fait, ils m’ont dit qu’il te trouvait sympathique.

  • Hi hi ! Ils sont mignons.

  • Je leur dirais.

  • Comment tu fais ?

  • Et bien c’est un mélange entre un peu de magie, du dressage et de l’attention.

  • De l’attention ? demanda Sarah, avec des papillons ? C’est bizarre.

  • C’est vrai, mais une fois que tu sais communiquer avec eux tu apprends vite que se sont des créatures sensibles et qu’en répondant à leurs besoins, certes simples, tu peux t’en faire des amis et ça, c’est très utile pour leur apprendre des tours.

  • Waouh, c’est génial. Ils savent faire quoi comme tours ?

  • Ils peuvent compter, écrire, apporter des choses, choisir des fleurs, danser et pas mal d’autres trucs.

  • Ecrire ? dit Sarah perplexe.

  • Oui, pose leur une question et tu verras... répondit Thsczyikhaar avec un petit sourire en coin.

  • Vraiment ? bon d’accord, puis s’adressant aux papillons, Quel jour sommes nous ?


Les papillons volèrent un petit moment groupé comme s’ils se concertaient avant de répondre puis ils formèrent dans les airs les lettres formant le mot vendredi.


  • Ils sont vraiment fort, s’exclama Sarah, il faut combien de temps pour leur faire faire ça ?

  • Des années, répondit laconiquement Thsczyikhaar.

  • Mais un papillon, ça vit pas des années. Un jour j’ai voulut en garder un mais il est mort au bout de quelques jours.

  • C’est vrai, c’est pour ça que je parle de magie, j’ai allongé leur durée de vie tout en les rendant plus réceptif aux humains.

  • Tu es vraiment très fort, remarqua simplement Sarah.

  • J’ai pris mon temps. Bien maintenant déjeune, on pourra continuer à parler en faisant les courses. Je fais monter de l’eau pour notre toilette.

  • D’accord Tonton, répondit Sarah.


Elle eut un dernier regard pour les papillons puis elle attaqua goulûment son petit déjeuner. Pendant ce temps Thsczyikhaar sortit de la chambre et alla chercher des cuvettes. Tandis que Sarah mangeait, il remplit les cuvettes et les fit chauffer par magie. Il sortit ensuite de son sac divers ustensiles de bain dont un produit qui une fois qu’il l’eut mis dans l’eau fit une mousse douce et épaisse. Sarah dévora l’intégralité de ce qui lui avait été apporté puis elle se leva et trottina jusqu’à Thsczyikhaar. Elle regarda un peu intriguée les deux baignoires mais comprit assez vite leur usage et sembla très intéressée par la mousse. Elle était vraiment très impatiente d’essayer tous ces beaux produits elle qui avait l’habitude de se laver avec un seau d’eau froide et un vieux gant mité. Elle voulut commencer à se déshabiller mais Thsczyikhaar ne semblait pas faire mine de quitter la pièce. Elle le fixa du regard le plus dur que pouvait donner ses grands yeux verts et lui dit :


  • J’espère que tu ne comptes pas qu’on se lave dans la même pièce.

  • Euh non bien sur, répondit Thsczyikhaar surpris, je vais à côté.


Thsczyikhaar s’approcha d’une des deux baignoires, la souleva et l’emmena dans la pièce d’à coté puis il ferma la porte. Sarah le regarda faire ébahie. Elle savait qu’une cuvette comme cela devait être très lourde et encore plus remplie d’eau. Elle essaya rien que de pousser la sienne et elle ne put la faire bouger d’un millimètre. Elle resta un instant bouche bée puis son attention retourna sur le bain. Elle se déshabilla et commença sa toilette.

Dans l’autre pièce, Thsczyikhaar fit de même et prit un bain rapide. Il ne voulait pas perdre trop de temps. Il en profita pour reprendre sa vraie apparence pour quelques instants. Quand il eut finit, il voulut aller voir Sarah mais quand il entendit qu’elle était encore dans l’eau, il s’abstint et alla plutôt s’asseoir dans un fauteuil. Il attendit patiemment que la jeune fille finisse sa toilette ce qui prit un certain temps. Puis Sarah sortit de la pièce et prit une petite pose devant Thsczyikhaar.


  • Alors je suis comment ? demanda t elle.


Thsczyikhaar fut stupéfait. Cette petite elfe, qui hier encore était une petite souillonne vêtue de loque, avait réussit à devenir l’une des plus belles petites filles que Thsczyikhaar n’avait jamais vu.


  • Tu es splendide, dit il simplement.

  • Oh merci, Tonton, répondit elle en se jetant dans ses bras.

  • C’est la vérité. Bon finit les câlins pour le moment, allons vêtir cette belle princesse.

  • Chic, allons y vite Tonton TTH


Sarah quitta la pièce presque en courant tellement elle était pressée d’aller faire du shopping. Thsczyikhaar la regarda partir amusé puis la suivit hors de la chambre en prenant son sac au passage.

Les rues de la ville étaient encore calmes. Les marchands sortaient petit à petit leurs étalages emplissant les artères de la ville de senteurs et de couleurs bigarrées. Sarah s’arrêtait à tous les étalages pour voir les produits proposés, Thsczyikhaar quelques pas en arrière la surveillait du coin de l’œil tout en pensant à ce dont il allait avoir besoin pour faire la route avec une petite fille. Thsczyikhaar commença par acheter un nécessaire de cuisine un peu plus conséquent que le sien car une elfe devait très certainement manger autre chose que de la viande. Il alla ensuite se fournir en épice et condiment. Il fourrait tous ses achats dans son sac qui ne semblait pas s’emplir. Il investit ensuite dans des biscuits de voyage et des fruits séchés, Sarah en profitait à chaque fois pour en prendre un peu ‘histoire de goûter’. Finalement, Thsczyikhaar lui donna quelques piécettes et lui dit d’aller s’acheter des friandises. Sarah partit en sautillant dans la foule naissante et laissa Thsczyikhaar seul à ses achats. Celui-ci alla à divers étales plus étranges et se fournit en ingrédient magique de base. Il alla ensuite acheter une petite hachette, histoire d’avoir une petite arme en cas de pépin. Il partit ensuite à la recherche de Sarah. Il la trouva devant l’étale d’un magasin de vêtement, une poignée de noisette à la main. Thsczyikhaar s’approcha d’elle et lui murmura doucement :


  • Entre, et fait toi plaisir, prend tout ce que tu veux. Je veux que tu sois belle.


D’abord un peu surprise Sarah se retourna puis comprenant ce que venait de lui dire Thsczyikhaar, son visage se fendit d’un grand sourire et elle s’engouffra dans la boutique. Thsczyikhaar entra à sa suite et sortit négligemment sa bourse bien remplit pour signaler au employés qu’il avait les moyens de payer. Sarah, pour la première fois de sa vie, du moins dans ses souvenirs, put choisir ses vêtements. Elle essaya de nombreuses choses parfois avec succès d’autre fois sans. Finalement après moult essayage, elle se décida pour deux ensembles et à la grandes surprises de Thsczyikhaar, ceux-ci était des ensembles de voyages, pratique, discret et solide. Sarah voulut garder une de ses tenues et c’est sans regret qu’elle se débarrassa de sa vieille guenille. Thsczyikhaar régla les commerçants et tandis qu’il emballait les vêtements, il donna à Sarah une poignée de pièce d’or et lui dit d’aller s’acheter ce qu’elle désirait. Elle prit les pièces avec un sourire et partit refaire le tour des boutiques. Thsczyikhaar de son côté alla prendre une robe d’adulte en soie en camaïeux de vert, une robe digne de la noblesse, qui avait beaucoup marqué Sarah, et l’acheta. Il reprit ensuite le chemin de l’auberge, leur point de rendez-vous, en vérifiant qu’il n’avait rien oublié. Un instant il songea à acheter des torches et se souvint que ceux de sa race et les elfes avait comme point commun de très bien voir dans le noir. Il alla donc directement à l’auberge où il allait attendre Sarah.

Pour raccourcir son chemin, Thsczyikhaar passa par des allées entre des maisons, malheureusement, il n’était pas passé inaperçu pendant qu’il avait fait ses achats. Cela faisait déjà quelques minutes qu’un groupe de tire-laine le suivait pour le délester d’une part de ses biens. Il leur semblait que cet homme pas spécialement imposant et sans arme serait une proie facile et qui rapporte. Au détour d’une ruelle, deux personnes masquées se postèrent devant Thsczyikhaar et le menacèrent de leur dague. Thsczyikhaar voulut éviter l’affrontement et fit demi-tour mais il vit qu’il y avait deux autres bandits derrière lui. Il s’arrêtât et observa la scène, il s’était fait encercler et maintenant quatre, non cinq personnes étaient autour de lui. Un des bandits s’approcha et sans un mot indiqua du doigt la bourse et le sac de Thsczyikhaar puis le sol. Au moins le message était clair. Thsczyikhaar se frottant le menton réfléchit un instant puis fit non de la tête tout en fixant le voleur. Il sentait la haine et la colère monter en lui. Les voleurs étaient une engeance qu’il n’avait jamais put supporter. Le bandit hocha de la tête gravement puis fit un petit signe aux deux personnes derrière Thsczyikhaar qui se jetèrent sur lui pour l’immobiliser. La première idée de Thsczyikhaar fut de sortir sa hachette et de les tuer, mais le souvenir de sa fille choquée par sa sauvagerie retint son bras. Il se dit un instant « Et si Sarah me voyait… ». Les voleurs l’attrapèrent par les épaules et le maintinrent fermement. Thsczyikhaar de plus en plus envahit par la colère se décida enfin à agir, il ne les tuerait pas, mais ils s’en souviendraient longtemps. Thsczyikhaar reprit son apparence normale sous les yeux ébahit des voleurs. Ceux qui le tenaient furent soulevés du sol alors qu’il grandissait de presque cinquante centimètres. Le voleur qui se tenait face à Thsczyikhaar s’approcha et sortit sa dague. Il larda le ventre de Thsczyikhaar de coup de dague mais à sa grande surprise, celle-ci glissait sur le ventre du Hierarke ne laissant même pas une estafilade. Il frappa une dernière fois plus fort et bien droit, la dague s’enfonça un peu avant de se briser. A cet instant Thsczyikhaar éclata de rire et comme on se débarrasse d’enfant turbulent, il envoya bouler les deux voleurs accrochés à ses épaules dans la ruelle. Un des voleurs qui était un peu en retrait voulut prendre la fuite. D’un geste fluide, Thsczyikhaar lança sa hachette vers le voleur. Elle vint le frapper juste derrière la tête mais du côté plat de l’arme ce qui assomma le voleur. Dans le même mouvement il se rapprocha du voleur qui avait essayé de le poignarder et d’un grand mouvement du bras l’envoya percuter le mur. Le dernier voleur debout restait immobile, paralysé par la peur. Thsczyikhaar s’approcha doucement de lui, non de elle, remarqua-t-il, en la fixant droit dans les yeux. D’un geste vif, il lui retira son masque. C’était une jeune femme brune d’à peine une vingtaine d’année, ses yeux s’embrumaient de larmes. Thsczyikhaar la fixa comme ça un certain temps puis sans raison apparente, elle s’effondra. Puis Thsczyikhaar partit après avoir récupéré sa hachette. Il avait laissé une surprise au groupe de voleur. Il avait modifié leur esprit pour les rendre incapables de commettre le moindre vol allant jusqu'à leur faire oublier tout leurs talents ainsi que cette rencontre. Ils ne voleraient plus jamais et ils ne seront jamais pourquoi. Cette idée plaisait beaucoup à Thsczyikhaar.

Thsczyikhaar arriva à l’auberge après avoir repris son apparence humaine et alla attendre Sarah dans la salle commune. Il était pensif mais il était fier de lui. Il commanda une pinte d’hydromel pour se rafraîchir et à sa grande surprise, la personne qui vint le servir était la jeune femme de la ruelle. Ainsi, il avait été repéré dans cette auberge. La jeune femme n’eut aucune réaction et fit son travail normalement. Thsczyikhaar dégusta sa pinte un sourire au lèvre.

Sarah revint quelques minutes après que Thsczyikhaar fut arrivé. Elle portait dans le dos un arc court en bandoulière ainsi qu’un carquois rempli de flèches. Thsczyikhaar haussa un sourcil et demanda intrigué à Sarah :


  • Que comptes-tu faire de ça ma puce ?

  • Et bien tonton, je me suis dit que si je voulais arrêter de voler, il faudrait bien que j’apprenne à chasser. Donc je me suis acheté un arc. Répondit Sarah assez fière d’elle.

  • Je vois, c’est une bonne idée et ça tombe bien, je sais un peu tirer à l’arc, je pourrais t’apprendre.

  • C’est chouette tonton… mais tu sais vraiment tout faire ?

  • Non, pas tout, répondit Thsczyikhaar avec un petit sourire, mais je suis un peu touche à tout.

  • Qu’est ce que tu ne sais pas faire par exemple ?

  • Je ne sais pas résister à une charmante personne comme toi par exemple et j’écris très mal.

  • Moi, je ne sais pas écrire du tout, c’est pas mieux.

  • Je peux essayer de t’apprendre ça aussi, faudra que tu me promettes juste de pas copier mon écriture.

  • D’accord, promis tonton, répondit Sarah en riant.

  • Bien maintenant, on va partir, on a du chemin à faire si on veux rattraper Max.

  • On va voyager comment ?

  • A pied, comme hier.

  • Pourquoi on prendrait pas un cheval, on irait plus vite.

  • C’est vrai mais les chevaux ne m’aiment pas donc je préfère me déplacer à pied. Mais ne te fait pas de soucis la route ne te semblera pas longue.

  • Si tu le dis, répondit-elle un fond de doute dans la voix, mais je suis quand même sur qu’on irait plus à cheval.

  • Peut être que oui, peut être que non, répondit Thsczyikhaar d’une voix mystérieuse, allez en avant petite princesse sinon on devra marcher la nuit.

  • D’accord, d’accord.


Ils quittèrent la ville et partirent d’un bon train vers le nord, discrètement Thsczyikhaar fit appel à ses dons et il facilita grandement leur route. Il allégea leurs charges, il aplanit la route, augmenta leur endurance et leur donna plus de volonté. C’est ainsi qu’à un rythme dépassant de loin celui des meilleurs marcheurs, ils quittèrent la ville et commencèrent leur long voyage, main dans la main.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'avance encore, toujours admiratif devant la dualité de TTH...
Bonne journée Scykhe!

Scykhe a dit…

Merci de ta fidélité,

Parler de Dualité pour TTH est un doux euphémisme (je reviendrais dessus dans un autre billet).

En tout cas Thsczyikhaar est sensé représenté un alignement Chaotique Neutre pour ceux qui connaissent un peu ADD.