mercredi 5 mars 2008

L'avenement - Chapitre 6

Chapitre 6 :

Sur la route



Thsczyikhaar ouvrit un œil dès les premiers rayons du soleil. Il avait dormit toute la journée et presque toute la nuit. Ce n’était pas prudent, il devrait faire plus attention par la suite. Il regarda ensuite l’endroit où avait dormit Sarah et n’y vit plus personne. Ainsi elle était partie.

« Tant mieux, c’est des soucis en moins et puis je ne voyais vraiment pas quoi faire d’une petite elfe perdue ».

Thsczyikhaar s’étira doucement et sentit une petite gêne sur son côté gauche. Il regarda ce que c’était et il vit la jeune elfe pelotonné contre lui. Elle avait dut avoir froid durant la nuit et était venue se coller contre lui. Thsczyikhaar eut un petit sourire et fut presque content finalement de la retrouver là. Il tendit doucement son esprit vers elle et une fois en contact avec celui-ci, il observa les souvenirs de Sarah pour en apprendre plus sur elle. Il vit des orcs brûler et piller la forêt. Il vit ces immondes créatures commettrent des atrocités et massacrer de nombreux elfes. Elle avait donc eut une enfance difficile mais heureusement pour elle, ses souvenirs ne l’avaient pas marqué profondément du fait de son jeune âge.

Sarah finit par se réveiller et fixa un instant Thsczyikhaar de ses grands yeux. Puis elle lui demanda d’une voix un peu endormie :


  • Je pourrais avoir une autre pomme s’il te plait tonton TTH

  • Bien sur, tout ce que tu veux, répondit il.


Il prit une pomme dans son sac qu’il donna à Sarah puis il alla remplirent sa gourde à la source.


  • On va faire quoi aujourd’hui, demanda Sarah, j’ai plus envie de dormir.

  • On va aller te cherche un endroit où t’installer, avec des gens gentils.

  • Mais tu es gentil toi, tonton TTH.

  • Ca se saurait, et puis même, je ne vis pas une vie pour petite fille donc on va te chercher un endroit bien.

  • Si tu veux tonton TTH, je vais encore me retrouver toute seule dit elle d’une petite voix

  • Bien prépare toi, on va bientôt partir, répondit Thsczyikhaar ne voulant pas débattre de si bonne heure.


Il fit son sac et le chargea sur ses épaules et se dirigea vers la sortie du bosquet. Sarah le suivait sans un mot le sentiment qu’elle allait à nouveau être abandonné. Thsczyikhaar avançait à grands pas sans un mot. Ils étaient sortis du bosquet et passaient maintenant à travers des champs de fin de printemps pleins d’odeurs et de couleurs. Sarah essayait de le suivre tant bien que mal mais ses petites jambes avait du mal à suivre ce rythme et en dépit de toute sa meilleure volonté, elle dut au bout d’une heure de se traitement demander grâce.

Elle s’assit sur une pierre au bord du chemin et dit d’une voix pleine de dépit et de franchise :


  • Tu marches trop vite tonton TTH, on n’a même pas le temps de voir le paysage.

Thsczyikhaar se retourna et la fixa durement. Du moins au début, puis il fut attendrit par cette petite mine boudeuse qui voulait juste profiter du voyage. Il alla vers elle et sans un mot l’attrapa. Sarah eut peur un moment de cet homme au visage fermé venant droit vers elle, incapable de bouger elle se laissa attraper. Thsczyikhaar plaça Sarah sur ses épaules et une fois qu’elle fut bien installée, il reprit la route de son pas rapide.


  • Alors, c’est mieux ? Tu arrives à voir le paysage, ça va à ton rythme ? demanda t il avec un ton un peu dur pour bien faire comprendre qu’il ne cèderait pas à tous les caprice s de la jeune fille.

  • Oui, c’est très bien, merci tonton, répondit elle un grand sourire sur le visage, absorbé dans l’observation du paysage et de toutes ses couleurs.

  • Bon tant mieux.

  • Mais ça va toujours un peu trop vite je trouve, ajouta Sarah sur le ton de la plaisanterie.

  • Vraiment et pourtant ça pourrait être pire…


Thsczyikhaar se mit à courir à travers les champs, faisant du tout terrain, n’hésitant pas à faire des bonds un peu plus grands que nécessaire. Et pendant ce temps la petite fille sur ses épaules après un petit moment de peur, riait maintenant aux éclats à chaque bosse et prenaient beaucoup de plaisir à cette chevauchée. Puis après un petit moment Thsczyikhaar reprit un rythme plus normal et ayant aperçus une ferme se dirigea vers elle dans le but de confier la jeune enfant.


- Où va-t-on tonton ? demanda Sarah un peu inquiète.

- Tu vois ce bâtiment, on va là bas, répondit Thsczyikhaar

- Pourquoi faire tonton ? Il est tôt on va pas encore aller dormir ?

- Pour trouver des gens chez qui tu pourras habiter.

- Et tu habiteras avec nous ? demanda t elle la voix pleine d’espoir

- Non, j’ai encore du chemin à faire, ma famille m’attend.

- Ah d’accord, répondit Sarah déçu.


Un silence un peu gênant s’installa et c’est sans un mot que se finit le voyage vers le bâtiment. C’était une ferme avec une grange et un bâtiment unique au toit de chaume. Dans un enclos se trouvait une petite famille de porc et des poules picoraient dans la basse cours.

Thsczyikhaar s’approcha de la porte de la chaumière et y frappa trois coups sec. Une femme d’une trentaine d’année, blonde un foulard autour des cheveux vient lui ouvrir et l’observa un peu surpris d’autant plus en voyant une jeune elfe perché sur ses épaules :


- Bonjour monsieur, que voulez vous ? demanda la femme un peu inquiète.

- Bonjour madame, dit Thsczyikhaar d’un ton très aimable avec un sourire sur le visage, je suis un voyageur et j’ai croisé cette jeune fille sur la route. Elle est abandonnée, elle est toute seule et comme je ne peux m’occuper décemment d’un enfant sur la route je souhaiterais la confier à une honnête famille.

- Mais je ne sais pas si on peut, on a déjà trois enfants et puis c’est une elfe…

- Quel importance de la race, et puis si vous avez déjà trois enfants c’est que vous êtes de bons parents. Sachez que si je vous la laisse, je vous laisserai aussi de quoi subvenir à ses besoins.

- Ce n’est pas que l’argent… Et puis pourquoi vous préoccupez vous tant d’elle ?

- Je ne sais pas, peut être parce qu’elle ressemble à ma fille.

- Laissez moi le temps d’en parler à mon mari, finit par répondre la femme.

- Je n’ai pas beaucoup de temps, je dois reprendre la route, dit Thsczyikhaar en sortant une bourse pleine de sa poche, Gardez la s’il vous plait et au pire confiez la à une autre famille.

- D’accord, je vais le faire, dit la femme après avoir regardé un moment Sarah qui demeurait silencieuse.

- Je vous remercie, dit Thsczyikhaar tout en déposant Sarah sur le sol puis il s’adressa à Sarah, Bien maintenant tu vas être une grande fille, voilà où tu vas habiter avec une nouvelle famille. Sois gentille comme tu l’es tout le temps et tout ira très bien.

- Mais … essaya de dire Sarah.

- Pas de mais qui tienne mademoiselle, fit Thsczyikhaar puis il sortit un lot de pomme et de sandwich de son sac et le lui donna, tiens pour que tu manges le temps que ta nouvelle famille s’habitue à toi.


Sarah prit la nourriture et le fixa un moment, ses yeux se remplissant de larmes avant de dire d’une voix brisé par les sanglots.


- Alors toi aussi tu m’abandonnes.

- Non, je te confie juste à des gens qui sont capable d’élever une petite fille correctement.

- C’est pareil


Thsczyikhaar soupira se redressa et fit demi tour. Il s’apprêtait à partir mais tint ces derniers mots :


- Merci beaucoup Madame, je tacherais de repasser pour prendre des nouvelles, puis s’adressant à Sarah, Au revoir ma puce.


Puis il repartit sur le chemin de ses grandes enjambées, sans un regard en arrière. Il ne voulait pas voir cette petite fille qu’il décevait encore.

« Mon vieux, tu es vraiment pas fait pour être un bon père. Enfin c’est toujours ça de réglé, maintenant je vais pouvoir m’occuper du trident. »

Perdu dans ses pensées, il n’entendit pas les bruits de pas léger qui couraient derrière lui. Soudain il sentit quelqu’un qui lui tirait la manche, il tourna la tête surprise et vit Sarah une pomme dans la main des larmes encore fraîches le long des joues.

- C’est moi qui vient avec toi, dit elle d’une petite voix rageuse.

- Mais pourquoi tu n’es pas bien là bas ?

- Je ne sais pas et je m’en fiche, c’est avec toi que je veux rester, dit elle fermement.

- Mais…

- Et pas de mais qui tienne monsieur tonton, dit elle en le coupant, je sais que ce sera pas parfait, mais de toute façon ça sera toujours mieux qu’avant. Et puis on cherche tout les deux la même choses alors autant rester ensemble on sera plus fort.

- On cherche quoi ? demanda Thsczyikhaar ému et intrigué

- On veut tout les deux rentrer chez nous tonton, et tant que je suis avec toi, je suis un peu chez moi maintenant.


Thsczyikhaar sourit à la jeune fille et lui passa affectueusement la main dans les cheveux.

- Bon d’accord, on marche ensemble Sarah, on va rentrer chez nous, je te le promets.

- Oh merci tonton, fit elle en se serrant contre Thsczyikhaar lui faisant un câlin.

Thsczyikhaar observa la jeune elfe quelques instants puis observa la route. Il ne savait pas du tout où aller et il ne savait pas du tout où il était. Il projeta son esprit à travers l’espace observant et écoutant ce qui se passait aux alentours. A une trentaine de kilomètre, il repéra une ville et pas un village étape comme la dernière fois. Il réajusta son sac et fixant l’horizon il s’adressa à Sarah :


  • Il y a une ville par là bas, on y va, mais on y va à ton rythme, je te suis.

  • D’accord tonton, dit elle avec un grand sourire, c’est loin ?

  • Assez oui, il ne faut pas perdre trop de temps.

  • D’accord, je vais faire de mon mieux.


Et la jeune elfe partit dans la direction qu’indiquait Thsczyikhaar d’un pas vif. Elle réussit à tenir un bon rythme pendant un moment puis elle prit un rythme de marche plus lent. Ils ne parlaient pas beaucoup l’un comme l’autre. Thsczyikhaar était toujours plus ou moins perdu dans ses pensées et Sarah se concentrait pour continuer à marcher et regardait le paysage. C’est la première fois qu’elle pouvait voyager en sécurité. Elle avait vu ce que Thsczyikhaar pouvait faire au village et bien que cela lui fasse un peu peur cela la rassurait aussi. Sarah aurait aimé pouvoir faire ça pour protéger sa famille mais elle était trop petite alors.

Le soleil se faisait de plus en plus bas dans le ciel quand Sarah arriva aux bouts de ses forces. Elle regarda Thsczyikhaar un peu triste et lui dit :

  • Je suis désolé tonton mais je ne peux pas faire un pas de plus, j’ai mal au pied et je suis fatigué.

  • Ce n’est pas grave, tu as déjà beaucoup marché, c’est très bien pour quelqu’un de ton age. Je vais te porter le reste du chemin nous serons bientôt arrivés et nous aurons droit à un lit bien chaud et un bon chocolat pour reprendre des forces, répondit il en lui tendant son outre pour qu’elle boive.

  • Merci tonton fit elle en prenant l’outre.

  • C’est normal.


Il chargea Sarah sur ses épaules et repartit à son rythme de marche habituel soit un rythme bien plus soutenu que le plus aguerris des soldats. Pendant qu’il marchait Sarah lui fit la conversation :


  • Au fait tonton, tu fais quoi comme travail ?

  • Heu…

  • Tu ne sais plus ?

  • Si si, je suis… Magicien éleveur de papillon, voilà c’est ça.

  • Tu élèves des papillons ?

  • Oui.

  • Non je te crois pas, c’est une blague.

  • Je t’assure, fais moi confiance.

  • Montre moi alors.

  • Pas ici, quand on sera arrivé, promis.

  • D’accord. Et sinon j’ai entendus que tu avais un femme et une fille.

  • J’ai même plus qu’une fille, j’ai treize enfants.

  • Treize !! mais c’est beaucoup !

  • C’est sur, ça donne beaucoup de travail.

  • C’est pour ça que tu sais être gentil avec les enfants.

  • Peut être…

  • Comment elle s’appelle ta chérie ?

  • Naefflel

  • Et elle est belle ?

  • Oh oui très.

  • Elle ressembla à quoi ?

  • Elle est grande, comme moi, elle a des cheveux roux flamboyants et une petite flamme pleine de vie au fond des yeux. Et elle a beaucoup de caractère.

  • Et tes enfants ils s’appellent comment ?

  • Alors par ordre d’age : Thsczaaghyinnh, Ariel, Khaozhium, Thsczelphyi, Zzzaihll, Angelus, Kaimos, Tahlia, Lysel, Angus, Uriel, Duneldeen et Eva.

  • Ca fait vraiment beaucoup, remarqua Sarah

  • C’est vrai mais c’est que j’ai eut une fois des jumeaux et deux fois des triplés.

  • Waouh, moi j’avais pas de frères, ni de sœurs.

  • Hum, moi j’ai un frère et une sœur, mais ça fait très longtemps que je l’ai ait pas vu.

  • Pourquoi ?

  • Parce que l’on mène des vies très différentes et qu’on habite très loin les uns des autres. En fait je ne sais même pas où ils habitent en ce moment.

  • C’est dommage.

  • C’est vrai, acquiesça Thsczyikhaar pensif, dès que je suis de retour chez moi je cherche à les revoir.

  • Ils s’appellent comment ?

  • Mon frère se nomme Hyixsczaah et ma sœur Haescziliha.

  • Vous avez des noms bizarres dans ta famille.

  • C’est vrai mais c’est notre nature d’avoir des noms bizarres.

  • Ah bon !? Pourquoi ?

  • Je te le dirai mais plus tard, ce n’est pas encore le moment.

  • Ce sera quand le moment ?

  • Quand on se connaîtra encore mieux.

  • J’ai hâte alors, dis Sarah d’une voix enjouée.


Quand ils arrivèrent en vue de la ville, il faisait nuit noire. Thsczyikhaar s’approcha de la porte d’enceinte la plus proche et demanda au garde la permission d’entrer. Celui-ci refusa sous prétexte qu’avec les évènements récents on acceptait plus les voyageurs après la tombée de la nuit. Thsczyikhaar dut influencer l’esprit du garde pour pouvoir finalement passer. Sarah marchait maintenant à coté de lui tandis qu’ils cherchaient une auberge encore ouverte. Ils descendirent à l’auberge de ‘La Lune Rousse’. Thsczyikhaar prit la plus belle chambre et demanda à ce qu’on leur fasse monter deux chocolats chauds. Ils s’installèrent dans la chambre et dégustèrent paisiblement leur chocolat. Thsczyikhaar était bien content que pour une fois tout se passe bien et sans violence. Sarah avant de se coucher s’adressa à Thsczyikhaar :


  • Dis moi tonton, on va faire quoi demain ?

  • On va commencer par faire notre toilette, une vraie cette fois, on en a bien besoin. Ensuite on ira en ville faire des courses pour notre voyage et puis on ira manger un morceau et on repartira vers notre prochaine étape.

  • D’accord, mais on va où au fait ?

  • On va retrouver un de mes amis, il s’appelle Max et il a un objet que je dois récupérer pour rentrer chez moi.

  • Mais pourquoi est ce qu’il ne t’attend pas ?

  • Par ce qu’il ne sait pas que cet objet est important pour moi.

  • Ah bon, et c’est quoi comme objet ?

  • C’est un trident.

  • C’est quoi un trident ?

  • C’est une arme, une grande fourche avec trois piques.

  • Je crois que j’en ait déjà vu un.

  • Où ça ?

  • A l’auberge où on s’est vu pour la première fois. Le midi, un homme avec un trident, du moins je crois, s’est arrêté manger un morceau.

  • Et à quoi ressemblait le trident qu’il avait ?

  • Il était très grand, plus grand que toi, avec des têtes de monstre dessus.

  • Mais c’était mon ami Max alors.

  • C’est vrai ! Et bien je l’ai entendus parler avec la grosse dame et elle lui a conseillé de partir vers le nord.

  • Vers le nord, répéta Thsczyikhaar tout en réfléchissant, très bien nous irons au nord aussi alors. Merci beaucoup Sarah, grâce à toi on va gagner beaucoup de temps.

  • Je peux avoir un bisou alors ?

  • Bien sur, dit Thsczyikhaar tout en se penchant pour déposer un baiser sur son front.

  • Merci tonton, bonne nuit.

  • Bonne nuit ma puce.


Thsczyikhaar alla rejoindre son lit après avoir éteint les quelques bougies dans la chambre. Il se déshabilla et s’allongea dans un lit moelleux tel qu’il n’avait pas connut depuis longtemps. Il fixa le plafond un petit moment.

« J’ai une nouvelle piste, très bien, tout n’est peut être pas si désespéré. »

Puis il s’endormit et sombra dans un sommeil sans rêve.

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