Il était une fois, dans un petit duché de Chimérie, un homme dont l’appétit ne pouvait être comblé.
Du matin au soir il dévorait sans jamais être rassasié. Le vide en lui ne cessait de grandir et le faisait souffrir.
Un jour vint, la nourriture des hommes ne fut plus suffisante. L’homme énorme, affamé et furieux rugit à ses hommes de lui trouver de quoi le combler. Leur instinct léordin reprenant vie, ils firent ce que leur cœur dictait.
Ainsi, la chasse commença et l’homme à l’estomac béant fut nourri de ses propres paysans. Pendant quelques temps, cela sembla suffisant. Mais la faim de notre homme ne pouvait connaître de fin.
Durant des années, l’homme se repu sur sa propre chair qu’il avait juré de protéger et pour quelques instant de satiété, il ne faisait qu’agrandir le vide de son cœur.
Hommes, femmes, enfants, tous passaient dans l’assiette sans remord, traçant des sillons sanglants dans la mémoire du duché, le vidant de son âme.
Le temps passa et ses hommes devaient aller chasser de plus en plus loin et rapidement la population de pauvres paysans chiverins s’amenuisa.
Le pauvre petit duché était devenu exsangue. Depuis son château, l’ogre inconscient ne voyait pas la peur et le désespoir. Seul son insatiable faim importait et les provisions diminuaient.
Alors le glouton eut une idée, il fallait inviter des étrangers pour garnir ses gardes mangés.
C’est comme cela qu’un jour arrivèrent sur le dos d’un Béhémoth, quatre curieux personnages.
Un Aspic vif et rusé paré d’une escarboucle écarlate brillait par son agilité.
Une Caladre immaculé et protectrice écoutait les maux de tous.
Un Phénix sage et calme flamboyait dans les arts de la forge.
Une Tarasque immense à la langue bien pendue nourrissait tous ses amis.
Ils furent reçus pour un buffet sans se méfier du destin qu’on leur réservait. Alors qu’il conversait avec l’imposant goinfre, leur corps se fit lourd, on les avait empoisonnés. Alors qu’on les emmenait dans le garde mangé, la Tarasque usa de ses charmes pour éviter ce sort et rester avec leur hôte dans l’espoir de le faire changer d’avis.
Aspic, Caladre et Phénix furent jeter dans un cachot humide mais grâce à leur ami Tarasque, ils ne furent pas mis au menu.
Malheureusement, ils assistèrent à l’horreur des cuisines du château et jurèrent d’y mettre un terme.
Heureusement, la sage Caladre était restait raisonnable et pouvait encore se mouvoir. Elle usa de ses talents pour guérir ses amis Aspic et Phénix qui a leur tour usèrent de leur talent pour quitter leur cellule et fermer la cuisine du château.
Aspic, Caladre et Phénix partirent à la rescousse de la Tarasque qui restée au côté du monstre n’avait cessé de lui verser du miel dans les oreilles pour le convaincre de cesser sa folie.
Les quatre amis se retrouvèrent et gagnèrent le droit de partir mais il était déjà trop tard. La folie du maître des lieux avaient réveillé une force encore plus affamée et dangereuse qui commença à dévorer le château.
Cette force insatiable menaçait de dévorer nos amis mais dans un geste d’espoir, ils tentèrent d’apaiser cette force. Montrant respect, dévotion et amour, ils offrirent une sépulture et un adieu à ceux qui n’étaient jusque-là que des mets.
Ils réussirent à la calmer mais ce qui est réveillée ne peut être aisément endormi. Nos amis furent épargnés mais à leur réveil le château et le châtelain avaient disparu et dans leur cœur et leur âme un vide s’était créé.
Désormais incomplet et blessé, ils savaient que rien ne serait plus jamais pareil. Se rapprochant les uns des autres, ils essayèrent de se réconforter. Ils ne voulaient pas abandonner devant l’oubli et le vide qui les entouraient. Leur corps, leur âme, leur esprit et leur foi entrèrent en harmonie et ensemble ils érigèrent des défenses autour du vide qu’ils partageaient.
Au fond de leur traumatisme partagé, quatre forteresses furent érigées.
Leur corps était protégé par une forteresse aux murs solides et aux tours élancées avec des racines profondes et sinueuses.
Leur esprit était gardé par une colossale statue en plein méditation mais dont le cerveau plein de rouages ne cessait de réfléchir.
Leur âme pouvait compter sur des jardins suspendus luxuriant et paisible emplit de vie et aspirant au calme.
Leur foi était à l’abri derrière une immense célébration où toutes les personnes chèrent à leur cœur étaient réunies dans la joie et la bonne humeur.
Et veillant sur ces forteresses, leur gardien volait gracieusement prêt à affronter tout ce qui pourrait sortir du néant. Gigantesque serpent à plume au cœur de feu, sa garde avait débuté et jamais ne se terminerait.
Dans la peine et la douleur, une fratrie était née et l’harmonie renaissait. Les quatre amis, désormais frères, décidèrent de se nommer l’harmonie de la fraternité !
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