mardi 29 avril 2008

L'avenement - Chapitre 14

Chapitre 14 :

Retour à la réalité

Thsczyikhaar regardait Sarah dormir. Il avait arrêté le poison à temps pour éviter le pire mais il avait quand même eut le temps de faire des dégâts. Cela faisait presque quarante huit heure qu’elle se reposait. Thsczyikhaar lui avait retiré la robe enchanté et l’avait installé confortablement auprès d’un feu. Elle avait quelques moments de lucidité et il en profitait pour la faire boire un peu pour qu’elle ne se déshydrate pas. Le reste du temps il la regardait dormir en se demandait qui était à l’origine de cette attaque et la raison de celle-ci.

Durant la seconde nuit, alors que Sarah dormait toujours, un homme à cheval s’approcha de leur campement. Thsczyikhaar leva les yeux vers l’inconnu et soupira. D’un geste, il l’invita à s’assoir sur une buche près du feu. L’homme mit pied à terre et accepta l’invitation de Thsczyikhaar. Les deux hommes restèrent silencieux un bout de temps puis Thsczyikhaar prit la parole :

- Je dois t’appeler comment en ce moment ? Gustave ? Ethernium ?

- Appelle moi Gustave… c’est ce qui me convient en ce moment, répondit l’homme un peu mélancolique.

- Tu viens pour quelque chose de précis ou juste pour finir le boulot de tes disciples ?

- Ni l’un ni l’autre, je viens juste discuter un peu avec toi. Tu t’es absenté longtemps. Et pour que les choses soit claires, mes disciples ne font pas ce qu’ils font d’après mes ordres. Ils ont été engagés par une autre personne qui visiblement t’en veut.

- C’est ce que j’avais cru comprendre. Tu connais cette personne ?

- Oui.

- Tu peux me dire qui c'est ?

- Comment est ce que tu as fait ? interrogea Gustave, ignorant volontairement la question de Thsczyikhaar.

- Fait quoi ? demanda Thsczyikhaar, énervé de ne pas avoir de réponse.

- Et bien, déjouer le plan de Cyanure et sauver ta protégée. D’après ce que j’en sais leur plan était plutôt bon.

- C’est vrai, mais ils avaient oubliés un détail, le psionisme et la télépathie qui va avec.

- Ils y avaient pensé mais sans ton trident tu n’as pas les âmes de psionistes, donc pas de pouvoir.

- En théorie c’est vrai, sauf que la première chose que j’ai faites aves leurs capacités ce fut d’ouvrir mon propre esprit au psionisme et ensuite de m’entraîner de mon côté.

- Malin…

- Merci.

- Cependant, Cyanure aurait sentit ta présence, elle aurait changé son plan et elle aurait demandé à Iwy de menacer physiquement ta nièce.

- C’est ce que je me suis dit aussi, c’est pour ça que j’y suis allé très délicatement.

- C’est étonnant de ta part, remarqua Gustave avec une pointe d’humour dans la voix.

- Je sais, j’aime être étonnant.

- Et donc ? Comment as-tu fait ?

- J’ai commencé par la déstabiliser un peu. On était en train de danser, et j’ai sorti le grand jeu, je sais être charmeur quand je veux.

- Certes…

- Et en même temps, j’étais dans son esprit. Je cherchais un point de pression alors j’ai fait remonter ses souvenirs enfouis. Surtout les plus douloureux, c’est en général à ce moment là qu’on trouve de bonne faille psychologique. J’ai donc vu son lourd passé, que tu dois connaître je pense, et j’ai trouvé une faille. Alors j’ai joué dessus.

- Quelle était donc la faille ?

- Sois patient mon bouchon, dit Thsczyikhaar un sourire mauvais aux lèvres, une fois que j’ai eut la faille, tout est allé très vite. Heureusement d’ailleurs puisque l’heure était presque finie. Elle s’est mise à penser à ses poisons et ses méthodes. J’ai finis par trouver ce qu’elle avait fait à Sarah et comment arrêter le processus.

- C’était quelle genre de poison ? Elle en a des très dangereux.

- C’est vrai. C’était ce qu’elle appelle un poison sentimental. Il n’y a aucun antidote physique. Il faut créer un échange sentimental d’une nature bien précise pour arrêter le poison. C’était plutôt bien vu de sa part.

- Pourquoi ?

- Le sentiment en question pour Sarah était l’amour. Cyanure m’a mis face au choix de céder mon sac et ainsi de prouver mon amour et de sauver Sarah, ou encore une fois d’être égoïste et la laisser mourir.

- Mais tu n’as fait ni l’un ni l’autre.

- Et oui, je prends toujours la troisième voie.

- Oui je sais, et même que quand elle n’existe pas tu la crées. Tu m’as déjà dit tout ça.

- C’est vrai. Donc une fois que j’ai compris que l’antidote de Sarah était mon amour, je suis allé lui en donner la preuve.

- C'est-à-dire ?

- Je lui ai dit les mots magiques.

- Donc tu l’aimes vraiment ?

- Faut bien croire que oui puisqu’elle est toujours en vie.

- Tu es vraiment très étonnant, commenta simplement Gustave.

- Merci, mais puisqu’on parle d’amour et qu’on se fait des confidences. Tu es au courant pour les sentiments que Cyanure a pour toi ?

- Oui, répondit Gustave, mais je sais aussi que c’est finit depuis des années. On en a parlé et tout est arrangé.

- J’ai bien peur que ce ne soit pas aussi simple. Elle a dit ça uniquement pour te faire plaisir.

- Tu es sur de toi ? demanda Gustave avant de reprendre, oui tu es sur. Je sais que tu ne me mentirais pas sur ce genre de chose. Merci de l’information.

- De rien, dit Thsczyikhaar sur le ton d’une conversation banale, c’est naturel de s’aider entre singularité de l’univers.

- Singularité de l’univers ? C’est une jolie expression.

Un long silence se fit entre les deux hommes. Cette simple discussion entre ces deux personnes avait quelque chose de très étrange.

- On parle, on discute, on papote, mais si tu as rien d’autre à dire, je crois que je vais aller me reposer. Quelque chose me dit que je ne suis pas prêt d’être tranquille, exposa Thsczyikhaar.

- A ce sujet, il faut que je te dise quelque chose. Je ne suis pas sensé te le dire mais je suis en partie contre ce qu’il se passe en ce moment. C’est d’ailleurs pour cela qu’en ce moment tu peux m’appeler Gustave.

- Je t’écoute, dit Thsczyikhaar soudainement très attentif.

- Ce qui vient de commencer risque d’avoir de très grandes répercussions. Les grandes forces du multivers veulent te faire sortir de l’échiquier et les pieds devant si possible. Les forces du Bien laissent faire les forces du Mal. Et celles-ci mettent le maximum de moyen pour aider la seule personne qui semble être capable de te faire du mal. C’est cette personne qui a ton trident. Et tu ferais bien de te demander ce qu’il compte en faire.

- Mon trident ne m’intéresse plus. Il peut bien en faire ce qu’il veut. Pour l’instant je veux simplement de la tranquillité.

- Thsczyikhaar ! Il faut que tu ouvres les yeux. Ils ne te laisseront pas tranquille, jamais, pas tant que tu seras dans le multivers. Et c’est là que je ne suis pas d’accord avec eux. Ils veulent t’éliminer, te tuer, te détruire. Personnellement, je pense qu’il faudrait te donner une porte de sortie.

- Tu la connais cette porte de sortie ?

- Oui, et toi aussi.

- Tu as raison, mais personne ne peut m’accompagner et à l’heure actuelle ce n’est pas ce que je veux.

- J’ai peut être une solution pour ça. Mais elle risque de prendre du temps, beaucoup de temps.

- Je ne manque pas de temps. Par contre comment te faire confiance ?

- Tu fais parti des rares personnes qui comprennent parfaitement mon travail et qui pourrait presque le faire. Réfléchis bien à la situation et demande-toi quel intérêt j’aurais à te faire rester ici ?

- Tu as quand même tué ma femme et ma fille, pour la confiance on a vu mieux.

- Justement et j’ai vu de quoi tu étais capable après ça. Tu crois que je veux commettre deux fois la même erreur ?

- Ne cherche pas à me flatter, je n’aime pas ça et ça te va mal.

- Ce n’est pas de la flatterie. Réfléchis bien, tu as encore un peu de temps. De mon côté je vais voir ce que je peux faire.

- J’ai quand même un peu de mal à y croire. Après tout, que je parte ou que je meure le résultat est le même.

- Non, pas pour moi. Mais trêve de bavardage, ils seront là dans moins d’une heure. Ils traquent la petite par magie. Je crains qu’il ne te faille les affronter.

- Juste une dernière question, je change de sujet mais c’est pour être sur. C’est toi qui as provoqué ce qui est arrivé à la famille de Cyanure ?

- Oui. Et si tu veux vraiment tout savoir, Cyanure est ma fille. Elle ne le sait pas. C’est pour ça que je ne peux pas l’aimer comme elle l’aimerait.

- Je comprends mieux. J’ai effacé en partie sa mémoire, tu devrais pouvoir repartir à zéro avec elle.

- Merci de ne pas l’avoir tué. Ah oui une dernière chose avant que je parte. Je ne sais pas comment tu fais pour mériter tant de fidélité et d’amour mais je crois qu’une personne de ta famille va venir te donner un coup de main.

- Merci Gustave, je ferais attention, quand à toi, je te conseille de récupérer Cyanure et de profiter de ta mise à pied. Si jamais les choses tournent mal je ferais pas dans la dentelle pour mon baroud d’honneur.

- Bon courage, je reviendrais te voir dès que j’aurais une solution à notre problème.

- A la prochaine Gustave.

Sans un regard en arrière, Gustave remonta sur sa monture et s’éloigna dans l’obscurité. Thsczyikhaar reporta son attention vers Sarah et vit qu’elle était éveillée. Il vit aussi à son regard qu’elle avait entendu une bonne partie de sa petite conversation avec l’anti paladin.

- Tu as des questions ma puce ?

- Tu vas m’abandonner ? demanda Sarah la voix remplie de sanglot.

- Non, pas si je peux faire autrement. Des gens me veulent du mal et ils ont très certainement raison de le vouloir. Et pour me faire du mal, ils veulent te faire du mal à toi. Je ne vais pas les laisser faire. Je te le promets mais il se peut que pour ça je doive te mettre à l’abri et t’éloigner de moi.

- Mais comment tu feras pour me protéger si tu es loin ?

- Je ne sais pas encore. Je croyais sincèrement pouvoir mettre tout cela de côté et vivre tranquillement avec toi Sarah. Mais il faut se faire à la réalité, on ne pourra jamais vivre tranquillement ici.

- C’est pour ça que l’autre monsieur a parlé d’une porte de sortie. Il veut te faire partir.

- Oui, c’est ça.

- Je pourrais venir avec toi ?

- Pas pour le moment, mais Gustave cherche une solution à ça.

- J’ai pas envie tonton.

- Moi non plus ma puce.

- Tu vas partir quand ?

- Je ne sais pas encore, quand tu seras à l’abri et que les méchants qui nous cherchent ne seront plus là.

- Les méchants qui vont bientôt arriver ?

- Oui.

- Ca me fait peur.

- C’est normal mais il va falloir être forte.

- On ne peut pas s’enfuir.

- Si on s’enfuit, ils nous poursuivront toute notre vie. Il faut les arrêter.

- … mais je ne sais pas quoi faire.

- Tu n’as rien à faire, à part faire tout ce que je te demande et rester caché. Il ne faut pas qu’ils t’attrapent.

- Promis, ils ne m’attraperont pas.

- C’est bien ma puce. Au fait, je ne t’ai pas encore donné ton cadeau.

Thsczyikhaar fouilla un peu dans ses poches et en sortit une broche, la même broche que celle que Sarah lui avait rapporté lors de leur première rencontre.

- Tiens, elle a appartenu à une de mes filles. Elle s’appelait Lyselle.

- C’est ta fille qui est morte ?

- Oui.

- C’est Gustave qui l’a tué ?

- Oui.

- Pourquoi tu l’écoutes ?

- Elle est morte en se battant pour une cause. Elle a défendu ses idées jusqu’au bout et Gustave était dans l’autre camp. Des gens ont aussi tué la famille de Gustave. Je n’ai pas le droit de juger Gustave. Je pense que j’aurais fait la même chose à sa place. Et moi aussi, j’ai tué beaucoup de papa, de maman et d’enfants il y a longtemps.

- Mais tu as changé maintenant ? Tu m’as promis !

- C’est vrai… et je pense que Gustave aussi peut changer, d’ailleurs il a déjà changé. C’est pour ça que je l’écoute.

- Je comprends pas bien tonton.

- Je ne comprends pas non plus toujours très bien mais une chose est sure Sarah. Pour te protéger, je suis prêt à tout même à mourir s’il le faut. Tu es la première personne pour qui je suis prêt à faire ça. Beaucoup de gens ont le droit de vouloir me tuer mais aucun n’a le droit de vouloir te faire du mal. Tu te souviens de ce que je t’ai dis à la fin du bal ?

- Oui.

- Et bien si je ne l’avais pas vraiment pensé, tu serais morte à l’heure actuelle.

- Moi aussi je t’aime tonton, dit Sarah en accrochant la broche au niveau de son cœur, merci beaucoup, c’est le plus cadeau que j’ai jamais eut. Et merci aussi pour la soirée, c’était super ! Même si la fin a été un peu bizarre.

- C’est normal, dit Thsczyikhaar en souriant, maintenant il va falloir aller te cacher et quoiqu’il se passe ne sort pas tant que je ne te l’ai pas dit.

- Promis tonton.

Thsczyikhaar prit Sarah dans ses bras et profita de ces quelques instants de calme avant la tempête. Il était presque sur que tout allait changer avant la fin de la nuit. Finalement, ils se séparèrent et Thsczyikhaar prépara un petit comité d’accueil. Il donna une dague magique qu’il transportait dans son sac à Sarah. Puis il étendit les limites de perception de son esprit et il détecta un groupe en approche. Il prépara une cachette pour Sarah qu’il protégea magiquement avant d’attendre les envahisseurs.

A quelques centaines de mètre de là, Knives, les mercenaires et une quarantaine de mort vivants se déplaçaient silencieusement et encerclaient calmement leur proie. Iwy portait Cyanure sur le dos et semblait visiblement très en colère. Le Chasseur coordonnait les actions de la petite troupe et Simon assurait l’arrière garde. Knives observa le plan se mettre en place et un sourire mauvais apparut sur son visage. Il était temps pour lui de prouver sa valeur à son Maître.

Le Chasseur mit en place plusieurs vagues d’assaut avec un timing très précis. Il ne fallait laisser aucune porte de sortie à Thsczyikhaar. Chacun avait un rôle à jouer. Les morts-vivants serviront de force sacrifia blé pour l’affaiblir un peu pendant que Knives assurera un soutien magique. Iwy jouera un rôle de première frappe avant de se replier pour laisser le chasseur finir la proie. Simon quand à lui devait chercher et trouver Sarah. C’était le point de faible de Thsczyikhaar et il fallait absolument mettre la main dessus pour porter le coup de grâce moral.

Bien évidement, tous espérait pouvoir porter le coup de grâce contre Thsczyikhaar. Ils se mirent en position et attendirent le signal du Chasseur avant de passer à l’action.

Dans sa cachette, Sarah serait sa poche sans fond contre elle en sanglotant. Elle n’aimait pas ça du tout. Elle se promit que si tout cela finissait bien, elle finirait la poche et elle la donnerait à son oncle. Mais pour l’instant, elle rangea la dague magique de son oncle dans la poche et se mit à attendre en espérant de tout son cœur que tout finirait bien.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tout se met donc en place. Je suis toujours troublé par cette relation TTH/Sarah, et je me demande bien si tu ne nous aurais pas créer une troisième voie au chapitre suivant sans que l'on ne s'en rende encore compte...

Bonne journée à toi!

Scykhe a dit…

Merci pour ton commentaire.

Je suis vraiment très surpris des hypothèses que je fais naitre chez mes lecteurs.

Tout ce que j'espère c'est que la réalité de mon texte ne vous décevra pas.

Il faudra un jour que tu m'explique ce qui te trouble exactement dans cette relation.