mercredi 13 février 2008

L'avenement - Chapitre 2

Chapitre 2 :
Le retour

Sloane reprit conscience lentement. La dernière chose dont il se souvenait était cette atroce sensation quand il toucha le trident, ensuite plus rien, juste un murmure dans son crâne. Il se releva doucement encore un peu étourdi. Il tourna la tête de chaque coté pour voir où il se trouvait. C’était une petite pièce, les murs de pierre luisaient d’une faible lueur blafarde, le sol était sale et humide. Devant lui se trouvait une porte simple sans serrure. Il s’en approcha mais au moment au il posa la main sur la porte il entendit une voix s’adresser à lui, une voix de basse assez mélodieuse, envoûtante même et aussi pleine de sous entendus :

- Je serais toi je ne sortirais pas, sauf si tu désires mourir

Sloane se retourna et chercha l’origine de la voix mais ne vit personne d’autre dans la pièce. Il commença à paniquer, il n’aimait pas du tout la magie.

- Qui êtes vous ? Que me voulez vous ? demanda t il d’une voix qu’il aurait voulut plus impressionnante.
- C’est à toi de me le dire voleur, c’est toi qui m’a appelé, répondit la voix suivit d’un ricanement lugubre.
- Je n’ai rien fait, j’ai juste touché le trident…
- Bingo !!! et la voix repartit d’un rire de plus belle.
- Et maintenant vous allez me tuer ? Et qui êtes vous ? demanda Sloane.
- Malheureusement pour toi tu es déjà mort, ce qui rend ta seconde question sans intérêt.
- Impossible comment serais-je ici si je suis mort ? répondit énergiquement Sloane.
- Tu es ici parce que je retiens ton âme entre le monde des vivants et celui des morts, j’aime connaître une peu la personne dont je vais prendre possession du corps, savoir si je la laisse partir … ou si je dévore son âme, répondit doucement la voix.
- Dévorer mon âme … comment … impossible… espèce de démon… jamais !! Je préfère encore mourir, cria Sloane en se jetant sur la porte
- Démon ? Pas entièrement. Mourir ? Si tel est ton choix…

Sloane ouvrit la porte et se jeta à l’extérieur. Il se mit à tomber dans le vide puis il aperçut deux têtes reptilienne venir vers lui bouche grande ouverte. Elles passèrent au travers de son corps emportant une sphère de lumière. Il comprit que c’était son âme et quand il vit les deux serpents se battre et déchiqueter son âme, il comprit. Il venait de réveiller le Hierarke qui était enfermé dans le trident et maintenant son corps allait servir de nouveau réceptacle à ce monstre immortel connu sous le nom de Thsczyikhaar ThaarZhuh.


Dans la petite maison, le calme revenait peu à peu. Le couple de rat se risqua à faire une sortie de sous leur armoire. Ils s’aventurèrent entre les pieds de la table, attirés par une odeur de viande grillée. Ils se dirigèrent, alléchés par l’odeur, vers le corps de Sloane. Ils l’observèrent un moment pour s’assurer que c’était bien mort. Alors qu’ils s’apprêtaient à commencer à grignoter un doigt, la main de Sloane se mit à bouger. Les rats décampèrent à toute vitesse sous leur armoire. Le corps carbonisé de Sloane se redressa lentement avec des gestes patauds comme ceux d’un enfant qui apprend à marcher. Une fois debout, il s’appuya sur la table et soupira. Puis il regarda autour de lui, ne sachant visiblement pas où il se trouvait.
Bien, au moins je suis tranquille, ce n’est pas comme la dernière fois, dit le corps avec une voix mal maîtrisée, alors où sont mes affaires, il est temps pour moi de retrouver mon apparence, ce corps d’humain est un véritable boulet.
Le corps ausculta plus attentivement la pièce. Il entraperçu un livre dépasser du sac que portait encore Arthus. Il s’en saisit et se mit à feuilleter les pages rapidement cherchant une page précise. Une fois qu’il la trouva, il esquissa un sourire, s’humecta un doigt et commença à murmurer dans une langue étrange. Ce manège dura presque une heure quand soudain il stoppa. Il chercha quelque chose du regard et visiblement ne trouva pas. Un peu irrité, il se remit à parler dans une langue étrange cette fois ci en agitant les mains de manières étranges, il semblait traçait des symboles dans les airs. Au bout des quelques instants, les symboles semblaient même rester après que ses mains soient partit laissant un diagramme complexe de lumière flottant dans les airs. Ses mains arrêtèrent leur danse et sa voix se fit plus forte et plus vibrante, chaque mot sortant de sa bouche exhalant une impression de pouvoir. Quand finalement, avec ses mains, il ouvrit le symbole et en sortit un grand miroir d’argent qu’il posa sur la table. Il s’observa dans le miroir et grimaça de dégoût. Après un long moment, il haussa les épaules et commença une nouvelle incantation. Une douce lumière dorée entoura le corps. Petit à petit, les brûlures et autre blessures disparurent. Sloane reprit son apparence habituelle. Il fixa à nouveau son visage dans le miroir, détaillant chaque trait du visage : les cheveux courts poivre et sel, des sourcils noirs épais, de petits yeux marrons, un nez fort souvent brisé, des pommettes saillantes, des lèvres épaisses, une cicatrice le long de la joue, des oreilles légèrement décollé, une barbe de trois jours, un visage bourru et agressif en somme. Il passa doucement les mains sur le reflet en incantant une formule occulte, puis ses doigts se mirent à appuyer à des points particuliers du visage modifiant le reflet du miroir. Il allongea le visage, aminci les lèvres ainsi que le nez tout en le redressant, mit de fins sourcils arqués, agrandit légèrement les yeux et leur donna une forme moins bovine plus mystérieuse, il allongea les cheveux pour qu’ils arrivent presque à mit dos et dressa ceux sur le sommet de son crâne, il recolla les oreilles et allongea les bouts de presque quinze centimètre en les mettant bien en pointes, il retailla chaque dent en forme de canine, il apporta quelque finition, une fossette par ci, un grain de beauté par là. Il retailla un peu la langue pour la rendre un peu plus pointue puis il fit jouer les muscles de son visage pour s’assurer que son visage réagissait normalement, heureusement qu’il se souvenait parfaitement de son visage.
Le plus dur maintenant…
Il recula de quelques pas, de manière à se voir en entier dans le miroir. Il se débarrassa rapidement des vêtements brûlés de Sloane et observa se corps imparfait ; poils, cicatrices, graisse et autre défaut mineurs. Avec des gestes habiles, il retailla tout le corps à son image. Un corps nerveux et musclé sans graisse, tout dans la longueur puis il allongea ses membres en tirant dessus. Apres de longues minutes, le reflet n’avait plus rien à voir avec Sloane avec presque 30 centimètres de plus. Il manquait encore les dernières touches, il tira violement sur chacun de ses doigts pour rajouter une phalange. Thsczyikhaar sourit et relâcha un dernier mot de pouvoir. Le sort se libera enfin et les modifications appliquées au reflet se matérialisèrent sur le corps dans une série de craquement sinistre. Il resta concentré malgré la douleur et se concentra sur la couleur de sa peau, légèrement orangé, celle de ses yeux, fond rouge pupille noir, et de sa chevelure, rouge vif comme du sang frais. Il s’effondra à genoux, haletant, ses mains explorèrent son corps et il sourit de toutes ses dents à la satisfaction de retrouver son corps originel. D’un claquement de doigt, il fit disparaître le miroir, puis il saisit un dessus de drap et s’en vêtit sommairement. Il se releva, glissa le livre dans sa toge improvisé puis sortit de la petite mansarde. Il fit quelques pas dans la ruelle et rejoignit une rue plus animé, les gens dévisagèrent un instant ce curieux mendiant. Thsczyikhaar n’y porta aucune attention et se dirigea vers l’homme d’arme le plus proche et l’empoigna vivement :

- Dis moi où est le château de ton seigneur !!! Vite ! demanda-t-il d’un ton autoritaire et de sa propre voix désormais.
- Par là, indiqua le garde surprit et effrayé.
- Merci et maintenant dort, répondit Thsczyikhaar.

Il lâcha le garde et celui-ci retomba au sol endormit paisiblement. Thsczyikhaar prit la direction indiquée et partit à grand pas vers le château. Il arriva en vue des portes assez rapidement. La garde était importante, sûrement en conséquence de l’attaque de cette nuit. Thsczyikhaar focalisa son esprit sur l’esprit de chacun de garde présent et entra en contact discrètement avec eux. Puis calmement, il effaça sa présence de l’esprit de chaque garde avant d’entrer dans le château par la porte principale. Chaque personne qu’il croisait ayant aussi droit à ce sort, il arriva en quelques minutes et sans encombre dans la salle du trône. Il fit une petite pause et se prépara. Ses doigts s’agitèrent pendant de longs instants puis sans hésitation, il entra.
Il arriva dans une grande salle circulaire, des ouvertures dans le dôme du plafond apportaient de la lumière à la pièce. Le dôme était supportée par une dizaine de colonne et une coursive faisait le tour de la pièce à mis hauteur des colonnes. Un tapis menait vers le trône de marbre où siégeait un vieil homme, un arc et un carquois posé à ses cotés. Le vieil homme sourit et prit la parole :

- Je t’attendais Hierarke, je savais que tu reviendrais. Je me présente Duc Ademard de Gallkin, dit il d’un ton sur et noble.
- Gardien ! l’apostropha Thsczyikhaar, où est mon équipement qui t’a été confié ?
- Il n’est plus là, à part ce vieux sac usé dit il en tapotant de la main un sac de cuir posé à coté de lui, le livre et le trident ont été malheureusement dérobé la nuit précédente mais tu dois déjà le savoir.
- Et le reste …
- Je l’ai vendu, je n’en avais pas besoin et cela m’encombrait.
- Tu devais le garder, c’est ton rôle dit Thsczyikhaar d’une voix d’où perçait les premières notes de colère.
- C’est exact, puis il ajouta d’une voix grave, mais comme mon souhait le plus sincère est de te voir disparaître je ne voix pas pourquoi je l’aurais fait.
- Qu’ai je fait ? demanda Thsczyikhaar en haussant un sourcil, Ai-je tué une de tes connaissance, brisé un de tes rêves, oublié de frapper avant d’entrer…
- Je vais te le dire, il prit une profonde inspiration, Ma mère est la descendant directe du duc de Tinarg, tu te souviens celui que tu as assassiné pour usurper le pouvoir au détriment d’une famille noble et dévoué. Et bien elle a épousé un duc et elle m’a confiée comme tache de te détruire monstre, pour que ton règne de terreur ne puisse reprendre, malheureusement personne ne savait détruire le trident et personne n’osait le toucher. Alors je l’ai gardé attendant qu’une occasion se présente mais on me l’a volé. J’ai eut très peur mais te revoilà et sans ton trident donc considérablement affaiblit. Prépare toi à mourir … Garde, abattez le !!

De derrière chaque colonne le long de la coursive, un garde sortit de l’ombre une arbalète au poing, ils épaulèrent leur arme, visèrent et tirèrent mais aucun carreau ne partit. Thsczyikhaar sourit doucement et beaucoup furent effrayés par l’expression qu’il afficha à cet instant.

- Aurais- tu oublié que je suis mage, dit il d’un ton sarcastique, c’est dommage les objets mécaniques ne marche plus ici. Tu ne pensais tout de même pas que je serais venu te voir sans précaution.

Le duc saisit son arc, encocha rapidement une flèche, et tira vers Thsczyikhaar. Celui-ci avec une rapidité et une précision inhumaine arrêta le trait à quelque centimètre de son visage. Il jeta la flèche au sol et fit un geste de la main vers le duc, qui fut violement projeté par une force invisible contre son trône et fut sonné par le choc. Thsczyikhaar se dirigea vers lui, quand un homme en toge sortit de derrière le trône et commença à incanter. Sans marquer de pause dans sa route, Thsczyikhaar dit simplement « Meurs !!! » et le mage s’effondra le regard vitreux, son âme désormais loin de son corps. Thsczyikhaar attrapa le duc par le col et le souleva et s’adressa à lui :

- Tu as voulut jouer et tu as perdu. C’était courageux mais perdu d’avance. Je ne vais pas te tuer, il marqua une pause et reprit d’une voix forte, Duc de Gallkin, tu voulais le pouvoir et bien tu l’auras et tu ne le perdras pas, jamais, mais tu ne profiteras plus jamais d’aucun plaisir de la vie, peut être que cela te mettra du plomb dans la tête. Et gouverne sagement, je saurais tout de ce que tu fais. Tel est ta malédiction pour m’avoir défié.

Sur ce Thsczyikhaar le jeta contre son trône et celui-ci commença à absorber le duc. Rapidement le duc fut incrusté dans le trône qui lui-même se fixa dans le sol. Seul la tête désormais faite de pierre dépassait du trône. Puis Thsczyikhaar s’adressa au garde encore présent :

- Voyez ce qui se passe quand on est trop ambitieux, restez lui fidèle et obéissant où je reviendrais et maintenant partez annoncer la nouvelle, le Hierarke est de retour.

Thsczyikhaar les regarda partir un sourire aux lèvres, il récupéra son sac qui était tombé au pied du trône. C’est un bête sac à dos de voyage en cuir en bien piteux état et surtout désespérément vide, du moins en apparence. A peine Thsczyikhaar eut il mis la main dessus que le sac sembla se remplir à vue d’œil. Il caressa le sac avec un regard tendre :

-Je te retrouve enfin mon petit sac sans fond, heureusement qu’il n’y a que moi qui puisse récupérer mes affaires.

Puis il fouilla un peu dans le sac et en sortit une poignée de vêtements, une bourse. Tout ce que tout le monde possède en général. Puis il mit le sac sur ses épaules et se dirigea vers la sortie en pensant « Et oui ! Je suis de retour et je compte bien en profiter, mais pour l’instant j’ai faim… »

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