mercredi 27 février 2008

L'avenement - Chapitre 4

Chapitre 4 :

Sous un chêne

L’air était frais, chargé des douces odeurs d’un petit matin. La vie reprenait doucement tout autour du petit chemin, tandis que le soleil commençait à inonder de sa douce chaleur le paysage. Il allait faire beau aujourd’hui, il n’y avait pas la moindre trace de nuages dans le ciel. Dans ce cadre rural, rien ne rappelait les sinistres évènements de la nuit précédente à part cet homme, seul portant une petite âme sur son épaule. Thsczyikhaar avançait d’un pas régulier, mais plus lent qu’à son départ de la ville. L’état de la jeune elfe s’était stabilisé et depuis il était perdu dans ses pensées.

« Alors, et si on faisait un petit point de la situation : aucune trace de mon trident, ni de mon équipement et sans eux, je ne peux ni rentrer chez moi, ni retrouver ma femme et mes enfants. Qu’est ce que j’ai gagné alors ? Une région contre moi pour avoir massacré presque tout un village. Moi qui voulais être discret, c’est raté. Ensuite, il y a cette gamine… Mais que fait une elfe toute seule dans une région humaine, où est sa famille, sa tribu, son truc quoi, j’y connais pas grand-chose aux elfes a part en cuisine moi ! Qu’est ce que je vais en faire ? La manger ? Hum… non, pas comme ça. L’abandonner ? …non elle se ferait manger par autre chose. La confier à quelqu’un ?... pourquoi pas après tout. Faudrait que je trouve une ferme, ou un bâtiment quelconque. Bon ça c’est dit, dès que je trouve une construction, je la leur confie et je m’en vais. Revenons à mon problème, où retrouver une piste de se fâcheux trident. A priori, il a compris qu’il ne fallait pas trop le toucher, c’est dangereux pour lui. Mais ça m’arrangerait bien quand même, s’il le faisait je saurais tout de suite où il se trouve. Le reste de mon équipement… Je n’ai pas la moindre idée et comme à l’époque pour éviter qu’on puisse me trouver grâce à eux, ils sont tous indétectables par magie. Alors parmi les autres tuiles, en vrac : Je ne sais pas où je suis, enfin si un peu, je suis sur le plan primaire, certainement sur Féerune mais quand par rapport à ma dernière incarnation, ça je ne sais pas. Je pourrais bien essayer de me téléporter à ma vieille tour mais si jamais ça à trop changé je suis bon pour me retrouver coincé dans un objet et puis de toute façon ce que je veux c’est quitter ce monde pas m’y promener. Or je ne suis pas assez puissant pour le déplacement interplanaire sans trident donc sans, je reste bloqué ici. Je dois absolument trouver mon trident si je veux partir… bien cela reste donc mon objectif numéro 1. Parce que à part ça, ce n’est pas que j’ai rien à faire dans le coin mais presque. »

Tandis qu’il songeait à son avenir, Thsczyikhaar s’était approché d’un petit bosquet perdu au milieu des champs. Il y pénétra et s’y enfonça jusqu’au cœur, y trouvant une petite clairière surmonté par un immense et majestueux chêne. Une petite source prenait vie entre deux racines du chêne et descendait à travers le bosquet, puis les champs avant de rejoindre une rivière locale. Thsczyikhaar estima que l’endroit était parfaitement adapté pour se reposer. Il déposa la jeune personne sur un promontoire de mousse et commença à faire un petit feu pour la réchauffer en cette fraîche matinée. Il s’assit ensuite contre le chêne, callé entre deux racines et regarda un moment les flammes danser avant de repartir dans ses pensées.

« Alors visiblement, on avait confié la garde du trident à quelqu’un conformément à mes instructions seulement personne ne s’est assuré que tout ce passait bien donc il y a de forte chance qu’il n’y ait plus personne qui me connaisse sur ce monde. Bien… Je ne sais même pas où se trouve ma famille… J’espère qu’ils vont bien et je me demande si ce grand couillon à enfin trouvé une fille et si j’ai des petits enfants voir petits petits enfants. »

Puis son regard revint sur la jeune elfe endormie.

« Elle ressemble vraiment à Lysel… et ma femme qui me disait qu’elle n’avait pas de sang elfe…ça m’étonnerait…

Si seulement cette guerre n’avait pas eut lieu, elles seraient encore en vie toutes les deux et j’aurais peut être eut le temps de me réconcilier avec ma fille. Des regrets… ça faisait longtemps… ça me manquait pas. La dernière fois qu’elle à vu son ‘gentil’ papa c’était après qu’il ait tué un voleur et comme à mon habitude je n’ai pas été très subtil avec ce genre de personnage et ma petite fille adorée à pris peur. Elle ne voulait plus me parler ni même me voir. Et moi quelques jours plus tard j’allais encore une fois à l’aventure et pour la première fois je me fis tuer et envoyer dans mon trident et quand une dizaine d’année plus tard je revins, c’était la guerre et on me demandait d’y mettre fin et j’appris aussi que ma femme et la dernière de mes filles avaient été assassinées. Ce qui m’a mit un peu en colère et du coup j’ai éclaté les deux factions de cette guerre et établit ma loi… Mais bon il n’empêche que… J’aurais tellement aimé que l’on se quitte en de meilleur terme. »

Thsczyikhaar fut tiré de ses pensées par un léger bruissement. Il leva les yeux vers la jeune elfe et vit qu’elle était en train de se réveiller. Elle ouvrit d’abord doucement les yeux puis elle se rendit compte qu’elle n’était pas dans un endroit qu’elle connaissait. Elle fut prise d’un instant de panique. Elle écarquilla les yeux et regarda tout autour d’elle puis elle vit Thsczyikhaar de l’autre côté de la clairière. Elle se redressa et recula tel un animal apeuré tout en bafouillant :

- Ne me faites pas de mal monsieur s’il vous plait, ne me faites pas de mal.

Son ton était implorant. On aurait dit que sa dernière heure était venue. Thsczyikhaar l’observa avec un mélange de curiosité et de surprise. Puis il s’adressa à elle d’une voix qui se voulait rassurante mais ferme aussi :

- Calme-toi, je ne te ferais rien. Tu étais malade je t’ai emmené avec moi pour te soigner, c’est tout.

- Malade… murmura t elle reprenant un peu son calme

- Oui les fumées du village t’ont rendue malade.

- Vous m’avez soigné monsieur, demanda-t-elle doucement.

- Oui, je t’ai soigné.

- Merci monsieur puis elle demanda d’un ton implorant, je peux partir maintenant monsieur ?

- Où veux-tu aller ? Le village a brûlé.

- Heu… Je ne sais pas, je trouverai bien monsieur.

- Arrête avec tes monsieur s’il te plait.

- D’accord monsieur

- Raaah, bien et si tu restais plutôt ici un petit moment le temps de reprendre des forces et ensuite je t’accompagnerais retrouver ta famille ou quelqu’un que tu connais ou d’autres êtres vivants.

- Je préférerais partir maintenant monsieur dit elle d’une voix basse.

- Pourquoi donc ?

- Vous me faites peur monsieur répondit elle d’une voix à peine audible.

- Je te fais peur et pourquoi donc, je ne suis pas méchant.

- C’est que… Vous êtes… Et…Et ….Et aussi…Enfin vous tuez les voleurs monsieur et moi j’ai déjà volé de la nourriture, et puis tout ce que je voulais voir en fouillant vos poches c’est s’il y avait pas un bonbon ou un peu à manger.

- Ne t’en fais pas pour ça, tu m’as promis d’arrêter et je te crois et puis tu m’as ramené quelque chose d’important donc je te dois un service, répondit Thsczyikhaar attendri par la détresse de cette petite personne.

- Oui mais vous faites toujours peur…

Thsczyikhaar comprit enfin ce qu’elle voulait dire. Il ne s’était pas encore nettoyé de la bataille de cette nuit. Il devait être couvert de sang et autres fluides corporels ainsi que de cendres et ne parlons pas de l’odeur. Il se leva et alla vers la source, il trempa un mouchoir dans l’eau et commença à se débarbouiller. Le mouchoir devint vite très sale et il dut en changer. Il prit un stock de mouchoir et continue sa toilette puis il se dit qu’elle aimerait peut être aussi enlever la cendre de son visage. Thsczyikhaar imbiba un mouchoir d’eau et le posa à côté de lui :

- Tiens, il est pour toi si tu veux te nettoyer.

La jeune elfe encore intimidée hésita longuement avant de venir doucement prendre le mouchoir et une fois qu’elle l’eut elle repartir vite dans son coin se nettoyer. Une fois que Thsczyikhaar eut finit il retourna dans le creux du chêne et observa un instant la jeune elfe se nettoyer avec soin.

- Alors, c’est mieux, je fais moins peur ?

- Oui c’est mieux monsieur dit elle doucement quand son estomac émit un gargouillit bruyant indiquant qu’elle avait faim.

- Tu veux quelque chose à manger ? demanda Thsczyikhaar

- Je veux bien répondit elle timidement.

- Une pomme, des gâteaux, du pain ?… J’ai beaucoup de chose dans mon sac.

- Je veux bien une pomme monsieur.

- D’accord mais à une condition, tu arrêtes de m’appeler monsieur, je m’appelle Thsczyikhaar et certaines personnes m’appellent TTH.

- D’accord monsieur TTH

- Non pas de monsieur, TTH tout court

- D’accord monsieur TTH tout court.

- Non répéta calmement Thsczyikhaar, c’est TTH, pas de monsieur, si tu veux tu peux mettre autre chose mais pas de monsieur.

- Quoi comme autres choses monsieur TTH

- Je ne sais pas moi, euh, gentil, beau, grand, puissant, aimable, tonton…

- Oui j’aime bien ça tonton le coupa t’elle de sa petite voie aigue.

- D’accord alors.

- Je peux avoir une pomme, tonton TTH s’il te plait.

- Oui bien sur ma puce.

Tandis qu’il lui envoyait une pomme qu’il venait de prendre dans son sac il se rendit compte de comme il venait de l’appeler, il appelait Lysel comme ça aussi. La jeune elfe ne sembla pas le remarquer et elle ramassa la pomme, l’essuya et mordit goulûment dedans.

- Au fait comment t’appelles tu ? demanda Thsczyikhaar maintenant qu’il avait un peu la confiance de la jeune fille.

- Je m’appelle Sarah et j’ai 9 ans répondit elle tout en dévorant sa pomme.

- Enchanté Sarah.

-….

- D’où viens-tu ? Et où est ta famille ?

- Je viens d’une grande forêt avec beaucoup d’elfe, mais un jour, il y a des vilains qui sont venus et qui ont fait la guerre. Ma famille a eut peur et elle est partie de la forêt mais les vilains nous ont trouvé et je me suis retrouvé toute seule, alors j’ai essayé de rentrer chez moi mais je me suis perdu et puis j’avais peur des vilains. Alors j’ai continué toute seule à chercher la route de chez moi.

- Moi aussi je veux rentrer chez moi, dit Thsczyikhaar doucement, tu as encore faim ? Tu veux autre chose ? demanda t il voyant qu’elle avait finit sa pomme.

- Oui je veux bien tonton TTH.

- Tu veux un sandwich ?

Elle hocha la tête avec un grand sourire. Thsczyikhaar sortit deux sandwichs d’une partie de son sac faites pour garder les aliments puis il se leva et alla en apporter un à Sarah. Elle hésita un instant puis elle le prit avec un grand sourire et elle commença à le dévorer. Thsczyikhaar alla reprendre sa place et commença aussi son sandwich.

« Elle était vraiment affamé, bien au moins elle ne mourra pas de faim. »

Il savoura son sandwich.

« Ces sandwichs à l’elfe sont toujours un régal… à l’elfe !! Mon dieu… je suis en train de faire manger de l’elfe à une elfe… elle a l’air d’aimer en plus… bon je ne vais rien dire, pas la peine de la traumatiser… j’ai trop l’habitude de mes enfants »

Puis quand elle eut finit son sandwich, elle demanda d’une voix un peu plus confiante :

- C’était quoi comme sandwich ?

- Heu, c’était des sandwiches au… poulet, poulet mayonnaise.

- C’est très bon tonton.

- Merci, c’est moi qui les ai faits, j’élève les poulets moi-même.

Sarah sourit puis elle se frotta les yeux, elle était encore affaiblit des évènements de la nuit précédente. Elle se rallongea sur son lit de mousse et se rendormit se servant de ses petites mains comme d’un oreiller. Thsczyikhaar la regarda un instant puis la fatigue accumulé de la nuit précédente se fit aussi sentir et il finit par s’endormir aussi, calé contre le majestueux chêne.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Finalement apres un chapitre des plus sanglants, on trouverait presque que TTH a un coeur!
mais que lui arrive t'il?

J'attend la suite:
il va la manger?
il la laisse quelque part?
elle va etre son talon d'achille?

j'ai hate de lire la suite