lundi 26 mai 2008

L'avenement - Chapitre 19

Chapitre 19 :

Une courte victoire


Le marteau frappe, le fer gémit, les âmes hurlent, la magie s'imprègne, le marteau frappe, le fer gémit, les âmes hurlent, la magie s'imprègne, le cycle reprend et ne cesse jamais. Le torse luisant de sueur, Thsczyikhaar frappe sans répit. Depuis des semaines, des mois, millimètre par millimètre, Thsczyikhaar forge la haine et la colère. Il a perdu le compte du temps, de toute façon cela n'a pas d'importance, ici le temps est pour lui. Sans répit, les muscles bandés, l'esprit tendu à rompre, l'énergie magique coulant à flot continue, Thsczyikhaar frappe, le fer gémit, les âmes hurlent et la magie s'imprègne.


Quelques mois plus tôt presque une année maintenant, Thsczyikhaar avait du se remettre de son affrontement contre Knives. Il savait bien que cette victoire serait de courte durée, son objectif absolu était de sauver Sarah. Il était originellement venu ici pour forger une arme pas pour affronter un adversaire du niveau de Knives.

Thsczyikhaar avait laissé Hellbent, sa monture de guerre, finir de dévorer le corps de Knives. Pendant ce temps, il s'était servi de son contrôle métabolique pour se soigner. Une fois en forme, il avait essayé de rétablir un petit peu d'ordre dans sa tour. Cela ne le dérangeait pas qu'elle soit en ruine mais il aurait été beaucoup plus ennuyé si son laboratoire avait subit des dommages collatéraux. Heureusement, celui ci était construit profondément en sous sol et il n'avait pas souffert des combats. Thsczyikhaar se débarrassa des serviteurs squelettes de Knives avant de reprendre ses marques chez lui. Il devait bien admettre que Knives avait bien pris soin de son laboratoire. Il l'avait légèrement converti aux arts de la nécromancie mais le cœur du laboratoire était bien là. Thsczyikhaar se fit une petite place et commença à réfléchir à son projet d'arme magique.


Le morceau de métal plonge dans l'oxygène solide avant de retourner dans le creuset en fusion. Une fois qu'il verdit, le morceau de métal noirâtre et nauséabond est placé contre une petite perle de matière noire et poreuse. Celle-ci sentant la présence de l'alliage brulant se met à gémir et à trembler. Comme une roche de plusieurs tonnes, le marteau frappe, le fer gémit, les âmes hurlent, la magie s'imprègne, le cycle reprend et ne cesse jamais.


Thsczyikhaar était entouré de parchemins chiffonnés et de plumes brisées. Dans un geste de colère, il bascula tout sur le sol. Il n'avait pas de temps à perdre à la théorie. Il devait passer à la pratique le plus rapidement possible. Il n’arrivait pas à se concentrer. Il ne cessait d’être harceler par des visions de Sarah torturée et violentée. Il devait se dépêcher pour elle. Il ne pourrait pas supporter de la perdre. Thsczyikhaar ramassa quelques parchemins et relut les premières notes qu’ils avaient écrites. C’était mauvais, très mauvais. Il lui fallait quelque chose de compétitif et de nouveau pour battre son adversaire. Il avait désormais bien compris que le Maître de Knives lui en voulait et le connaissait très bien. Il allait lui falloir être surprenant et innovant s’il voulait s’en sortir et sauver Sarah. A la moindre pensée qu’il avait pour elle, de nouvelles visions de cauchemar venaient le déconcentrer. Il fallait absolument qu’il se reprenne sinon ces visions deviendraient certainement réalité.


La température est tellement basse que respirer est impossible. La chaleur est tellement forte que le sang bout littéralement dans les veines. Dans ce lieu extrême où se croise la flamme et la glace, Thsczyikhaar se repose. A perte de vue s’étendent de vastes plaines gelées sans aucune forme de vie. Au cœur de cet enfer de glace, un cœur de magma brule et palpite. La forge de Thsczyikhaar attend. Elle attend que son créateur soit à nouveau prêt, qu’il plonge à nouveau sa nouvelle création en son cœur, que dans l’alliance des extrêmes naissent une malédiction pour les ennemis de Thsczyikhaar. La forge attend. Thsczyikhaar se lève et comme tous les jours depuis des mois, le marteau frappe, le fer gémit, les âmes hurlent, la magie s'imprègne, le cycle reprend et ne cesse jamais.


Quelque chose était là. Quelque chose empêchait Thsczyikhaar de penser et de créer. Quelque chose le rendait paranoïaque et dépressif. Quelque chose voulait ralentir Thsczyikhaar. Cela faisait presque deux jours qu’il tournait en rond dans la tour, à la recherche d’une idée, d’inspiration. Mais il ne trouvait rien. Sa crainte pour Sarah ne cessait de grandir.

Finalement, il comprit que quelque chose était responsable de ça et il devait rapidement trouver une solution à ce problème. Il commença par chercher dans le domaine de la magie puis du psionisme, mais il ne trouva rien. Ce qui cherchait à le ralentir était très doué. Thsczyikhaar passa des heures à chercher la source de son malaise sous la forme d’un objet ou encore d’une vieille malédiction, mais là non plus il ne trouva rien. Ses craintes et ses angoisses ne cessaient de grandir et de le ronger. Il n’arrivait plus à manger ni à se reposer. Il voulait avancer dans la création de son arme mais il n’avait aucune idée. Il voulait arrêter la chose qui le ralentissait mais il n’avait pas de temps à perdre.

Après de longues heures totalement improductives, alors qu’il était presque persuadé qu’il n’arriverait jamais à rien. Il trouva la source de son malaise. Il le trouva grâce à Hellbent. La bête malgré sa liberté n’avait pas retrouvé son calme. Elle tournait en rond, cherchait quelque chose, semblait sur le qui vive en permanence. Thsczyikhaar avait eut un aperçu de sa haine envers Knives et il avait l’impression que la bête n’en avait pas fini avec le nécromancien. Thsczyikhaar eut alors une illumination. Knives était mort du moins son corps était détruit. Mais visiblement son esprit était encore de ce monde et il cherchait à tourmenter Thsczyikhaar.

Thsczyikhaar prépara un rituel d’emprisonnement d’âme comme il en avait réalisé de si nombreuse fois. Il ignora toutes les suggestions au sujet de Sarah qu’il mettait désormais sur le dos de l’esprit de Knives. Thsczyikhaar traça de nombreux symboles cabalistiques et plaça des objets ayant appartenu à Knives dans un pentagramme qu’il avait gravé avec son propre sang. Il travaillait vite, il n’avait pas de temps à perdre. Quand il fut prêt, Thsczyikhaar accomplit le rituel. Au milieu du pentagramme, une silhouette fantomatique apparut. Elle n’avait rien a voir avec l’apparence physique de Knives. Elle était tordue et torturée. Elle irradiait le mal et la laideur. C’était l’âme de Knives. Elle regarda Thsczyikhaar et s’adressa à lui dans un caquètement sifflotant :


  • Tu en auras mis du temps Hierarke. Il est déjà certainement trop tard pour ta petite protégée.

  • Tu aurais mieux fait de partir en paix plutôt que de rester ici.

  • Je suis fidèle à mon Maître au-delà même de la mort.

  • Tu es stupide.

  • Grâce à moi, il va gagner, il va te vaincre, j’ai eut le temps de le prévenir sur tes capacités psionniques. Tu ne possèdes plus aucun atout.

  • Tu es stupide et ennuyeux. J’espère que tu n’aspirais pas à une longue après vie.

  • Tu vas me bannir ? Je reviendrais, mon Maître me l’a apprit, tu ne seras plus jamais en paix.

  • Je n’ai jamais été en paix.


Thsczyikhaar passa à la seconde étape du rituel alors que l’âme de Knives riait de bon cœur. Une lueur apparut dans la main de Thsczyikhaar, elle gagna rapidement en intensité. L’âme noire cessa de rire et regarda la lumière grandir avec un peu d’inquiétude. Thsczyikhaar se leva et toucha l’âme avec la lueur. L’âme de Knives se mit à hurler alors qu’elle était petit à petit aspirée dans le corps de Thsczyikhaar. Thsczyikhaar regarda l’âme tourbillonner sans aucune émotion dans le regard. Il avait fait ça de nombreuses fois et il avait perdu le compte du nombre d’âme qu’il stockait dans son corps. Thsczyikhaar remercia encore une fois son frère de lui avoir permis de retrouver son vrai corps, celui de sa naissance. Thsczyikhaar sentit l’âme de Knives se dissoudre dans son corps. Il pouvait sentir sa détresse et sa surprise. Knives voulait atteindre une forme d’immortalité et bien Thsczyikhaar lui en offrait une. Malheureusement, elle ne semblait pas à son gout.

Une fois l’âme totalement absorbée, Thsczyikhaar connut à nouveau la paix et la tranquillité. Il allait pouvoir sérieusement se mettre au travail.


L’arme commence à prendre forme. Le manche, long de plus d’un mètre cinquante est finit. Les trois pointes du futur trident sont en train de prendre forme. Ca ne ressemble à rien de connu. Le manche est noir, bosselé, tordu et semble être fait de pierre volcanique plutôt que métal. Les pointes vont avoir le même aspect. Mais il reste encore du travail, c’est pourquoi le marteau frappe, le fer gémit, les âmes hurlent, la magie s'imprègne, le cycle reprend et ne cesse jamais.


Cette fois ci, Thsczyikhaar avait trouvé l’inspiration. En quelques heures, il avait finit le plan de sa future arme. Il avait fait la liste des matériaux, la liste des sortilèges et une estimation du temps que ça allait lui prendre. Il ne lui restait plus qu’a tester une théorie pour pouvoir se lancer pleinement dans le projet. Thsczyikhaar accumula la quantité nécessaire d’acier vert pour le trident. Heureusement pour lui, Knives n’avait pas du trouver d’utilité à cette matière et ne s’en était donc quasiment pas servit. Thsczyikhaar ramassa un lingot et commença à le mâcher. Ces dents produisaient un son épouvantable alors qu’elles malmenaient le métal. Quand il eut avalé le lingot, Thsczyikhaar se concentra, il déploya de l’énergie magique et psionique. Il isola l’âme de Knives qu’il avait dans son corps et la scella au morceau d’acier vert de force avant de recracher le morceau de métal. Le processus avait été particulièrement éprouvant et douloureux. Il avait eu une crise de convulsion et il vomit le morceau de métal accompagné d’une grande quantité de bile noire. Thsczyikhaar encore tremblant récupéra le morceau de métal et l’examina. C’était désormais une bille noirâtre et rugueuse. Il pouvait sentir l’âme à l’intérieur. Sa théorie fonctionnait. Il allait donc être capable de faire l’arme qu’il souhaitait. Il refit rapidement ses calculs et arriva à la conclusion qu’il lui faudrait un peu plus de deux ans pour assimiler et produire suffisamment d’alliage d’acier vert et d’âme. Il rajouta ça au total qu’il avait déjà pour le temps de forge et de conception et il arriva à un total d’un peu plus de trois ans. Il n’avait pas de temps à perdre s’il voulait avoir une chance de sauver Sarah.


L’arme est presque finie. Le manche est prêt, la tête aussi, il ne reste plus qu’à les attacher ensemble. Thszyikhaar chauffe les deux éléments dans sa forge et les pose de part et d’autre d’une bille noire et laide. C’est le premier morceau d’alliage qu’il a régurgité. La dernière âme qu’il a absorbée, l’âme de Knives. Il faut une âme puissante pour faire le lien entre les deux parties. L’âme de Knives gémit alors que les deux morceaux brulants se rapprochent. Thsczyikhaar prend son marteau et frappe, le fer gémit, les âmes hurlent, la magie s’imprègne, le cycle va bientôt se terminer.


Knives n’avait visiblement jamais trouvé comment entrer dans la pièce secrète de la tour. Elle était encore plus profondément enfouie que le laboratoire et encore mieux protégé. Thsczyikhaar y pénétra avec tout le matériel dont il aurait besoin pour les trois prochaines années. Thsczyikhaar se retrouva dans un monde de glace et de neige. Il referma la porte et se dirigea vers sa forge. Il était temps de se mettre au travail. Thsczyikhaar isola une partie de son esprit et la conserva dans une petite bulle de stase. Il voulait garder ses sentiments et ses souvenirs de Sarah aussi frais que possible. Il garda en tête toute sa colère et toute sa haine, ainsi que le besoin urgent pour lui d’avoir une nouvelle arme. Thsczyikhaar arriva à côté de sa forge et s’installa. Il fit une pile d’acier vert à côté de lui et commença à le mâcher avant de le régurgiter accompagné d’une âme.


Le marteau s’arrête, le fer refroidit, les âmes se taisent, la magie se tarie, l’arme est finie. Thsczyikhaar la plonge une dernière fois dans l’oxygène solide. Il ne reste plus qu’une étape, donner vie à l’arme. Sans une ombre d’hésitation, Thsczyikhaar s’ouvre le poignet et fait couler du sang le long de l’arme noire et torturée. Des sillons rouges se tracent sur l’arme et se gravent dans le métal. Thsczyikhaar place l’arme dans la forge et laisse la chaleur opérer la fusion puis il ressort l’arme hurlante du brasier. Ses mains ne ressentent pas la chaleur infernale mais elles sentent la pulsation de vie qui anime le trident. D’un geste expert, Thsczyikhaar effectue plusieurs passes avec son nouveau trident. Il semble satisfait. L’arme est noire et veinée de rouge. Elle a l’air mauvaise et dangereuse. Ses pointes ne sont pas faites pour percer ou couper mais pour déchirer et briser. Cette arme n’est pas une arme de bien, c’est le résultat de toute la haine qu’un démon peut ressentir pour un adversaire. C’est le Malefactor.


Après presque trois ans, Thsczyikhaar put enfin sortir de sa pièce secrète. Il avait pris le temps de se reposer et de récupérer ses souvenirs en stase. Il avait pris suffisamment de temps, il était temps maintenant d’aller libérer Sarah. Thsczyikhaar remonta dans le laboratoire et ausculta une clepsydre qu’il avait posée sur une table avant de partir forger son arme. Cette clepsydre mettait une journée à se vider et elle n’était pas encore vide. Thsczyikhaar sourit et retourna la clepsydre. Sa salle secrète était encore parfaitement réglée. Il l’avait conçu pour que mille deux cents années s’écoulent pour une année standard. En y restant une journée, c’est comme si il y avait passé trois ans. Thsczyikhaar fignola sa préparation. Il récupéra quelques potions et passa un bon moment à l’apprentissage de ses sorts. Il avait de la chance dans son malheur. Knives connaissait effectivement la même magie que lui et cela lui avait permis de retrouver dans les grimoires de Knives des sorts qu’ils n’avaient pas en ce moment. Alors qu’il était en train d’étudier, une voix ce fit entendre dans le laboratoire.


  • Sir Knives ? appela une voix sépulcrale.


Thsczyikhaar chercha la source de la voix et vit un nuage flottant où l’on pouvait distinguer une forme encapuchonnée avec des yeux rougeoyant.


  • Il n’est pas disponible pour le moment. Je peux prendre un message ?

  • Qui parle ? C’est toi Thsczyikhaar ? demanda le Maître de Knives.

  • On se connaît ? Parce que sinon c’est monsieur ThaarZhuh pour toi.

  • Toujours aussi insolent à ce que je vois. Je dois donc supposer que mon disciple est mort.

  • Tu supposes bien, la dernière fois que je l’ai vu c’était dans le crottin de mon cheval.

  • Son âme me rejoindra bientôt, cela n’a aucune importance, je l’avais prévu.

  • Et sinon on se connait ?

  • Oh oui on se connaît. On a travaillé ensemble pendant de longues années.

  • Ah bon ? Désolé, je ne me souviens pas. Pourtant je pense que je me serais souvenu avoir travaillé avec un mec aussi moche que toi.

  • Tu te souviendras, je te le promets !

  • Qu’est ce que tu dis, j’entends pas bien, la communication est mauvaise.

  • Je dis que…

  • C’est vraiment très mauvais, le coupa Thsczyikhaar, bon attend moi, j’arrive.


D’un geste de la main, Thsczyikhaar dissipa le nuage. Il reprit rapidement son sérieux. C’était bien gentil de fanfaronner et de mettre en boîte les nécromanciens un peu trop sérieux mais ce n’est pas cela qui allait sauver Sarah. Thsczyikhaar récupéra tout son équipement utile avant de monter sur Hellbent et de partir au galop vers la source de ses ennuis. Lui aussi pouvait pister Sarah et il savait où ils l’emmenaient.


Sarah venait de passer les quelques jours les plus affreux de sa vie. Chaque fois qu’elle pensait pouvoir s’en sortir, les choses devenaient de pire en pire. Au début elle avait crue que le Chasseur ne lui voulait pas de mal. Il ne lui voulait effectivement pas de mal. Il la considérait comme un simple paquet. Iwy lui faisait très peur et Simon avait un drôle de regard. Elle n’arrivait pas à dormir la nuit de peur qu’ils essayent de lui faire des choses. Elle ne mangeait presque rien pour ne pas être empoisonnée. Sarah vivait dans un état de peur permanent.

Elle cherchait de tout son cœur un moyen de s’en sortir ou de s’enfuir mais elle ne voyait pas d’issue. Elle se faisait la plus discrète possible dans le but qu’ils l’oublient un jour. Elle repensa aux longues journées de marche avec son oncle et se dit qu’elle avait été bien capricieuse à ce moment là, que les choses auraient put être bien pire.

Le pire arriva le soir où Simon décida de fouiller complètement le sac de Thsczyikhaar. Avec l’aide d’Iwy, ils sortirent toutes les cages à papillons de Thsczyikhaar et les jetèrent dans le feu de camp. Quelques papillons réussirent à s’échapper mais les deux hommes les écrasèrent sans pitié et en éclatant de rire devant le contenu du sac du si terrible Hierarke. Quelques instants plus tard, Sarah vit aussi sa superbe robe de soirée finir dans le feu. Elle avait l’impression de voir les dernières semaines de sa vie partir en fumée. Elle se demanda pendant un moment si tout le temps qu’elle avait passé avec Thsczyikhaar n’était pas qu’un doux rêve.

Sarah n’avait même plus la force de pleurer. Elle sombra dans un mutisme profond. Elle ne voyait plus aucun espoir. Ils pouvaient bien faire d’elle ce qu’ils voulaient. Elle avait l’impression d’être morte au même moment que Thsczyikhaar. Elle marchait en silence, les pieds ensanglantés, obéissant comme une poupée de chair et de sang.

Sarah ne faisait même plus attention à leur destination. Elle ne remarqua même pas qu’ils gravissaient une montagne. Elle repensait juste aux bons moments qu’elle avait passés avec son oncle. Elle avait de plus en plus de mal à se souvenir de sa voix ou encore de son visage. Elle avait l’impression qu’il était en train de disparaître de ses pensées. Elle ne voulait pas l’oublier. Les souvenirs de lui étaient tous ce qui lui donnait envie de continuer. Elle avait peur que ses souvenirs de Thsczyikhaar fassent comme ceux de ses parents, qu’ils deviennent de vagues sensations sans formes et sans saveur.

Inconsciemment, son visage se baigna de larme et celles-ci gelèrent sur ses joues dans le froid de la montagne. Elle ne sentit pas la morsure des morceaux de glace sur ses joues. Elle voulait juste se souvenir, pour que le souvenir Thsczyikhaar l’accompagne durant ce qu’elle pensait être son dernier voyage.

Quelques pas derrière elle, Hyixsczaah la surveillait et faisait tout pour qu’elle survive.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le fer gémit, bien qu'il n'y ait sans doute aucun rapport ça m'a fait penser à autre chose ^^

On s'approche du dénouement final et on le sent...

A bientôt!