La cours-martial s’était installée dans le mess des officiers. On avait installé une tribune a laquelle siègerait le jury pendant que l’accusé serait maintenu attaché sur un banc . Des chaises avaient été disposées dans le fond de la pièce pour permettre à quelques invités de haut rang d’assister au procès. Ces chaises étaient à moitié occupées par des notables de l’Adeptus Mechnicus et pour l’autre moitié par tous les officiers du 133ème NLGB qui avaient pu se libérer de leur poste.
Le jury était composé de trois personnes : l’officier de la flotte Deschamps qui se trouvait par hasard au sol quand la cours martial fut assemblé, le commissaire senior Scipio Landa du 133ème et le Magos Arkenschell de l’Adeptus Mechanicus. L’accusation allait être représentée par le technoprêtre Guirenaks de l’Adeptus Mechanicus tandis que le commissaire junior Vassili Grass défendrait le Capitaine Karl Atride.
Un brouhaha emplit la pièce jusqu’à l’arrivée du jury. Guirenaks et Grass s’observait avec une animosité à peine masquée. Le jury finit par s’installer et l’on fit entrer l’accusé.
Prunacs était prêt, le commissaire lui avait expressément demandé de prendre des notes sur tout ce qui allait se passer durant l’audience. Il tourna la tête et observa le capitaine prendre la direction du banc des accusés. Pendant un instant Prunacs faillit ne pas le reconnaître. Atride s’était rasé une bonne partie de sa barbe ne laissant qu’un bouc bien taillé tandis que ses longs cheveux avaient été lissé et attaché derrière sa nuque.. Le capitaine portait un simple treillis noir sans insigne ni grade, tenue typique que l’on faisait porter à quelqu’un avant de l’exécuter et pourtant le regard du Capitaine n’était pas celui d’un condamné mais d’un guerrier affrontant une nouvelle bataille.
Le calme se fit dans la salle et l’officier Deschamps prit la parole :
- Nous sommes ici pour statuer des accusations portées à l’encontre du Capitaine Karl Atride. Pour mémoire voici la liste des accusations : Meurtre du technoprêtre Amerlas, meurtre du technoprêtre Scrubolt, destruction de matériel appartenant à l’Adeptus Mechanicus d’une valeur de plus de cent mille crédits, tech-hérésie par modification non conventionnelle d’un générateur et finalement tentative de sabotage. Est-ce exact Adepte Guirenaks ?
- Affirmation : Cette liste est parfaitement exhaustive, répondit l’adepte de l’Omnimessie de sa voix synthétique.
- Quelle peine est requise ?
- Affirmation : L’Adeptus Mechanicus est magnanime. Cette liste de crime devrait être punit d’une quadruple peine de mort, nous en requerront une seule ainsi que l’indemnisation de nos pertes matériels.
- Commissaire Grass, que plaidez-vous ?
- Et bien nous souhaiterions une révision de la liste des accusations Madame. Il s’avère qu’après enquête certains faits ne sont pas aussi clairs qu’ils ne semblent apparaître.
- Exclamation : il n’y a aucun doute sur les faits. Les accusations ne changeront pas.
- J’ai bien pris note de votre point de vue Commissaire. Nous allons commencer par répondre à la liste des accusations actuelles et nous verrons si révision il doit y avoir. Cela vous convient il ?
- Affirmation : Oui.
- Oui Madame et dans ce cas je plaide non coupable.
- Très bien, maintenant je vais laisser la parole à l’accusation.
Le technoprêtre se leva et transmis un signale binaire à deux serviteur qui poussèrent un imposant projecteur holographique devant le jury. Guirenaks s’approcha du projecteur et le régla avec l’aide de ses mechadendrites. Puis il s’adressa à l’assemblée :
- Déclaration : Hier soir à 23h heure locale, les technoprêtres Amerlas et Scrubolt ont effectués une tournée d’inspection de routine des installations. A leur arrivé au générateur 4, ils ont constaté une intrusion et l’ont immédiatement signalé.
Guirenaks appuya sur une touche et un signal étrange jaillit du projecteur.
- Précision : En langage charnelle cela peut être traduit par « Incident type 34 Générateur 4 Investigation en cours »
- Comment pouvons nous en être sur ? demanda le Commandant Deschamps.
Guirenaks se tourna vers le magos Arkenschell qui prit la parole :
- Affirmation : Nous confirmons la teneur de ce message. Fin de transmission.
- Merci Magos, à l’avenir pouvez juste nous dire s’il y a un problème de traduction.
- Affirmation : Oui. Fin de transmission.
Guirenaks reprit la parole.
- Déclaration : Les deux technoprêtres ont donc pénétré dans l’enceinte du générateur où ils ont trouvé le Capitaine Karl Atride et quatre de ses hommes les mains dans les circuits consacrés du générateur. Pour une meilleure visualisation voici l’enregistrement pris par les optiques des technoprêtres et des serviteurs présents.
D’une habile pression avec une méchadendrite, Guirenaks alluma le projecteur. Une image ambrée se matérialisa dans les airs. On y voyait cinq hommes devant l’ouverture béante de la trappe de maintenance du générateur. Une grande silhouette bedonnante se redressa et regarda vers les technoprêtres. Il fronça les sourcils et tapota sur l’épaule d’un autre homme avant de cracher sa chique sur le sol. L’autre homme se releva et s’avéra être Karl Atride. Il s’approcha des technoprêtres les mains éloigné du corps. Les fidèles de l’Omnimessie se mirent à crier :
- Interrogation : Que faites-vous ici ? Cette zone est réservée au personnel de l’Adeptus Mechanicus. Vous n’avez pas le droit d’être ici.
- Du calme mon vieux, on a presque fini. On s’en va, répondit calmement Atride.
- Ordre : Sortez vos mains de cette sainte construction.
- Très bien, les gars on se bouge tranquillement vers la sortie, pas de mouvement brusque personne ne veut de grabuge.
Atride et ses hommes s’éloignèrent alors calmement de la trappe de maintenance quand l’un d’eux se pencha pour ramasser un imposant coffre métallique qui était posé sur le sol.
- Ordre : Arrêtez-vous. Interrogation : Qu’y a-t-il dans cette boite.
- Rien qui vous importe, répondit Atride en faisant signe à ses hommes d’aller vers la sortie.
- Ordre : Ne bougez plus et ouvrez cette boite.
- Il ne vaut mieux pas l’ouvrir, pour notre sécurité à tous.
- Exclamation : Technoprêtre Scrubolt, mes auspex détectent une forme de vie à l’intérieur de ce contenant, intervint Amerlas en binaire.
- Interrogation : De quel genre.
- Exclamation : Xenos, très certainement tyranide.
- Je vais tout vous expliquer, essaya d’intervenir Atride qui comprenait bien que la situation était en train de tourner au vinaigre.
- Exclamation : Trahison. Hérésie. Ordre d’attaque 56-Delta
Les serviteurs et les technoprêtres entrèrent en mode de combat. L’image se mit à bouger dans tous les sens alors que le son devint un indescriptible brouhaha. Quelques instants plus tard l’image se stabilisa, le point de vue avait changé. Il était au niveau de sol incliné à quatre vingt dix degrés comme si le porteur des optiques était allongé sur le flanc. Les images montraient le Capitaine se jeter sur le second technoprêtre un couteau à la main. Il évita d’un mouvement souple les méchadendrites, passa sous la garde du prêtre et lui enfonça la lame d’acier sous l’aisselle dans une des rares zones de chair exposée. Le prêtre fit un pas en arrière un peu déstabilisé. Atride en profita pour se saisir du réseau de câble qui reliait le respirateur du prêtre a son système de circulation. Il tira d’un coup sec, arrachant les câbles et le respirateur. Le prêtre s’effondra au sol et mourut asphyxié dans l’indifférence.
Guirenaks choisit d’arrêter la vidéo sur cette image.
- Déclaration : Je pense que cet enregistrement prouve tout ce qu’il y a à prouver. Dons notre magnanimité, nous n’avons requit aucune charge contre les hommes d’Atride qui était visiblement ici pour obéir aux ordres et qui ont uniquement endommagé du matériel. Après étude des corps des deux technoprêtres, que vous trouverez dans ce dossier, il est évident que les meurtres ont été commis par le Capitaine Atride. Cette vidéo montre aussi que le Capitaine a cherché à introduire des organismes Xenos dans une révéré machine. Étant donné la culpabilité évidente de cette personne nous ne souhaitons rien ajouter et laissons la parole au Commissaire.
- …
- Commissaire, avez-vous une objection au sujet de cette vidéo ? demanda le Commandant Deschamps.
- Aucune Madame, je confirme la totale véracité de tous ce que l’on peut observer sur cette vidéo.
- Alors nous pouvons délibérer pour rendre un jugement ?
- Non madame.
- Vous venez pourtant de dire que cette vidéo était bien authentique ?
- Oui madame, la vidéo est exact, ce sont les conclusions que l’Adeptus Mechanicus en tire qui sont fausses et c’est ce que je vais tacher de vous prouver maintenant.